Entre l'humour bon enfant et le malaise

Séance spéciale numéro 3.

J'ai été le voir car c'était précédé d'une présentation du Centre de Planning Familial Willy Peers de Namur sur la lutte pour le droit à l'avortement en Belgique. Ils ont commencé par expliquer qu'à l'époque les femmes avaient honte de dire que leur grossesse était indésiré, qu'elles prenaient longtemps à se confier avec leur médecin de famille.

Les centres sont aujourd'hui surchargés, les médecins restant sont tous très vieux, voire continuent après l'âge de la pension, très peu de jeunes médecins choisissent ce genre de poste : ils n'étudient pas l'avortement à l'université et les formations sont compliés à suivre car se déroulant aux quatre coins du pays pendant longtemps.

Avant les femmes ne parlaient pas directement de leur grossesse pour éviter d'abord la fausse couche, maintenant elles annoncent quand elles ne sont pas prêtes et quand elles vont se faire avorter : dans le passé les gens avaient l'habitude de féliciter directement les premiers signes de la chose, ce qui installait rapidement le malaise chez la femme qui était contre.

Bon venons en au film, et bah c'est pas terrible. On dirait plus un témoignage d'idées féministes que réellement une vraie œuvre cinématographique? Franchement des idées sont parfois bonnes mais exécutées de manière cringe (les chansons, la réaction de Annie quand elle commence sa libération, "elle a trop la classe" (sans commentaires).

Les personnages sont tous très clichés, la femme forte, la bienveillante, l'ancienne chrétienne, la passive.... ca se ressent dans leur jeu, leur visage sont figés du début à la fin et ne tiennent jamais des propos très intéressant. Elles ne vont jamais bouleverser l'ordre mental établi mais plutot l'emmerder un peu par plaisir (orgasme féminin, cuisine...) c'est pour ca qu'elles n'évoluent pas mais révèlent juste ce dont elles sont capables à un instant T sans chercher une élévation continue : elles disent elles-memes etre des cheinnes en laisse, bah elles ont mordu la laisse (la main du mec avec) et puis quoi, elles aboient juste partout maintenant et elles peuvent baiser sans risque de se faire engrosser.

C'est un film pour femmes, oui, j'ose le dire, celles que l'on a formaté selon des valeurs avant, et d'autres maintenant, on a pas essayé de les individualiser mais juste de changer la teinte de leur masse informe de pensée. Ce n'est pas une part de cinématographie qui prône le développement des femmes mais juste leur libération sexuelle, c'est déjà très important selon certains, les plus malades d'hédonisme certainement.