Annie ennui

Je suis lasse de ces films qui ne disent rien. qui racontent une histoire sans même se demander pourquoi ils la racontent. C'est le troisième film que je vois cette année qui traite de "l'époque Veil". Le message reste pertinent, mais forcément moi je suis moins prompte à me sentir outrée des situations présentées !

Qu'on soit bien claire: je ne reproche pas au film de sortir la même année que d'autres sur le même sujet. Non, je lui reproche d'être aussi quelconque. Je sais que dans quelques mois j'aurai du mal à me souvenir de ce que c'était. Il faudra que je revois au moins l'affiche, ou quelques images.

Chaque film n'a pas à réinventer le cinéma. D'une part parce que les codes se construisent petit à petit, par sérendipité. Ensuite parce que l'ambition d'un réalisateur peut se limiter à raconter une bonne histoire. Sauf qu'on est arrivés à un point où les films me semblent réalisés en pilote automatique.
Les valeurs de plan sont classiques: ce sont celles qui marchent. Le jeu des acteurs est quelconque: on a lissé, ils jouent toujours légèrement en sous-jeu, pour éviter absolument l'écueil ôh combien redouté de la caricature. Je ne suis pas dingue du jeu de De Funès mais force est de constater qu'il a marqué le cinéma français. Citez-m'en un seul de cet accabit aujourd'hui.

Rien ne ressort, rien ne dépasse.
Pire: la seule différence entre ce film et un feuilleton radiophonique c'est que les feuilletons à la radio sont morts, tandis que le cinéma n'en est encore qu'à sa phase de déclin !

Seule chose à mettre au crédit du film: il est le premier pour moi à décrire la loi Veil comme une loi destinée à acheter la paix sociale, une loi de classe, une loi creuse. Sauf que c'est à la fin du film. Résultat : on se dit que le film se termine là où il aurait dû commencer.

Je me suis ennuyée devant Annie Colère. D'ailleurs je cherche encore la colère, qui aurait pu être salutaire.

Et je m'ennuie au cinéma.