Les Ballets Russes

La Russie est un théâtre, Anna Karénine est sur la scène.

L'héroïne est une danseuse, elle évolue comme telle, dès la première scène où on l'habille tandis qu'elle virevolte gracieusement. La fausseté des décors est superbement mise en scène, faisant de chaque instant un tableau, sur lequel s'ouvre puis se ferme le rideau.
Cette fausseté rappelle évidemment celle d'une Russie où les princesses et les crinolines ont encore leur place, dans un milieu où seules les convenances, donc l'apparence, comptent : "Anna is not a criminal, she broke the rules".

Le film est d'une beauté à couper le souffle, et pas seulement pour l'histoire, mais Joe Wright, comme toujours, nous laisse des images plein la tête. Une splendeur qui atteint son paroxysme durant la scène de la danse (encore de la danse !) entre Anna et Vronski.
Les acteurs n'y sont pas pour rien. Bien sûr, j'aime beaucoup Keira Knightley, mais je pense aussi à Jude Law, qui pour une fois n'est pas le type sexy avec lequel finit la fille, et Matthew MacFadyen (comment peut-on passer de Mister 'sexy' Darcy au frère bedonnant et adultère d'Anna ?!).

Mon seul regret, c'est de ne pas l'avoir vu en VO. J'avais pourtant attendu quelques semaines après la sortie, espérant que le ciné VO le proposerait bientôt, mais pas de chance.