Il y a d'indéniables moments de bravoure dans ce film : la première demie heure, intégralement en Mandé et Espagnol, le "passage du milieu" montré avec une précision quasi-didactique et édifiante, le jeu archi-corporel de Djimon Honsou.

Puis il y a le procedural. Freeman en haut de forme, McCo avec des bouclettes et des rouflaquettes, Hopkins en transformisme option John Quincy Adams et un ensemble archi-verbeux débattant de si ces mutins sont nés esclaves ou libres. Quand bien même c'est cette question qui obsède le film (et le procès de La Amistad, à vrai dire), on essaie de nous faire passer que ce procès a été une étape déterminante dans l'émancipation des noirs d'une Amérique toujours esclavagiste. Alors que, et les termes du procès tels que repris dans le film sont limpides à ce sujet : ce n'est pas l'institution servile ou sa raison d'être qui sont questionnés, mais le respect du droit international - lequel avait interdit la Traite atlantique quelques années plus tôt. Le tout pris dans une lutte sectionnelle qui ne fait que s'amplifier dans la jeune république états-unienne et dans des débats sur la séparation des pouvoirs telle que voulue par la Constitution.

Bon, c'est un peu technique tout ça, mais le film emmène le spectateur dans cette direction - et le perd en chemin. Il en ressort un ensemble bavard, souvent confus et surtout reléguant ces révoltés mandé au rang de toile de fond. Paradoxalement, la demie heure de début dans ces deux langues que je ne comprend pas m'a parue bien plus limpide que ces deux heures en anglais dans le texte et pourtant imbitables. A tel point que je me demande comment on peut comprendre quelque chose à tout cela sans avoir fait 10 ans d'études américanistes, alors que le parcours d'hommes capturés, forcés en esclavage, traités comme du bétail puis conquérant à nouveau leur liberté aurait pu toucher à l'universel.
VirginiA
5
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste RétroSpielberg été 2014

Créée

le 19 févr. 2015

Critique lue 971 fois

6 j'aime

VirginiA

Écrit par

Critique lue 971 fois

6

D'autres avis sur Amistad

Amistad
-MC
6

Some time a slave

Le grand Steven Spielberg ayant déjà pondu des films mythiques comme Jurassic Park, Indiana Jones, E.T. ou encore Les dents de la mer nous sortait en 1997 Amistad, et là j'me demande, comment après...

Par

le 10 mai 2015

9 j'aime

Amistad
VirginiA
5

Give us free?

Il y a d'indéniables moments de bravoure dans ce film : la première demie heure, intégralement en Mandé et Espagnol, le "passage du milieu" montré avec une précision quasi-didactique et édifiante, le...

le 19 févr. 2015

6 j'aime

Amistad
MassilNanouche
8

Critique de Amistad par Massil Nanouche

Parmi les oeuvres de Spielberg les plus importantes. Le sujet de l'esclavage est traité sous l'angle politique avec les prémisses de la guerre civile. C'est un très beau film. il ne dégage pas...

le 11 août 2015

4 j'aime

Du même critique

Clueless
VirginiA
7

Le paradoxe de la gentille princesse

Cher Horowitz a fasciné les adolescentes de 95 et au-delà avec son programme informatique pour sélectionner sa tenue du jour, faisant d'elle une des saintes patronnes des blogueuses modes. Pourtant,...

le 15 nov. 2011

77 j'aime

6

Dawson
VirginiA
7

Critique de Dawson par VirginiA

Je pense que les gens qui mettent des critiques assassines (et justifiées) à la série ont grandi et oublié et que quelque part, Dawson appartient à un Neverland adolescent. Oui, les dialogues sont...

le 23 août 2010

70 j'aime

12

La Folle Journée de Ferris Bueller
VirginiA
8

Ferris Bueller gives good kids bad ideas

« Do you realize that if we played by the rules, right now we'd be in gym? » Ferris Bueller est un adolescent qui ne suit pas les règles ; le film qui lui est consacré non plus. Ferris Bueller sèche...

le 21 mars 2011

67 j'aime

8