Jugé inadaptable, le chef-d’œuvre de Brett Easton Ellis n’a pas démenti sa réputation. Critique à l’humour noir et corrosif des années fric reaganiennes, ce bouquin ne faisait des meurtres et des viols qu’un passage de l’histoire de Patrick Bateman.
Le film en fait un point central, et c’est ce qui dénature l’entreprise.
Le livre laissait planer le doute sur la véracité de ce qui était raconté (s’appesantissant à l’extrême sur le paraître plutôt que sur l’humanité), là où le film, lui, devient incompréhensible.
Reste une interprétation soignée même dans les rôles secondaires (épatant Justin Théroux).
La forme est datée, le cul entre deux chaises, hésitant entre les 80’s et les 90’s. Il aurait fallu quelqu’un avec plus charpenté pour ça. Ici, on a un film sans véritable recherche, sans âme, quasiment sans intérêt. Quelques outrances jaillissent çà et là, n’apportant rien à l’entreprise (contrairement au livre où cette violence procédait de la construction du personnage). Ici, cette violence semble n’être que dans un but spectaculaire.
On rêve de ce qu’aurait pu en faire David Fincher quand on voit FIGHT CLUB.
Quitte à voir une adaptation d’Ellis, jetez-vous sur LES LOIS DE L’ATTRACTION (moyen) où alors jetez-vous sur les bouquins qui sont excellents.