J'aime bien David O. Russell, il m'est sympathique et il a la chance d'être plutôt bon derrière les caméras. Fighter et Hapiness thérapy l'ont prouvé. D'ailleurs, il en profite pour reprendre les mêmes acteurs (Bale, Lawrence, Cooper). Le casting est très cohérent et Christian Bale réussit une nouvelle fois une vraie prouesse (pour une fois, il a un gros bide !). On reste également les yeux accrochés à tout moment à la poitrine d'Amy Adams. Quelle belle femme. Les décors et costumes, enfin, sont très réussis et l'immersion dans les années 70 est totale, du bon boulot.
Mais au-delà de ça, il faut avouer que Russell s'est un peu planté avec American Bluff. 2h10 à brasser beaucoup d'air pour un twist final qui en brasse encore plus. Sans aucune surprise pour qui est habitué aux films d'arnaque, le film se contente de pomper grassement le style Scorsese (Casino/Les Affranchis) sans jamais lui arriver à la cheville. Ok, estimons que c'est un bel hommage, les quelques allusions à Boardwalk Empire (Atlantic City / Meyer Lansky / Jack Huston, Shea Whigham) - produit par Scorsese lui-même - sont d'ailleurs bien senties, mais ça s'arrête là.
Le scénario, assez prévisible, et usant maladroitement de sauts dans le temps afin d'avoir un récit non-linéaire, est faussement alambiqué et se complique inutilement la tâche, si bien qu'on n'est jamais impressionné par ce qui nous est montré. De l'infiltration jouée sur le ton de la comédie... pourquoi pas. Le film a beau être tiré d'une histoire vraie, ça ne fonctionne pas toujours.
Un film propre et sympathique, sauvé grâce aux acteurs et à l'ambiance 70's, mais sans plus.