Il y a les films qui ne veulent pas se prendre au sérieux, et qui le sont.
Il y a les films qui prétendent l'être, et qui ne le sont pas (...toujours).
De David O. Russell, je n'ai gardé en mémoire que "Fighter".
Et son nouveau toutou sorti de la niche ne me donnait pas le moins du monde envie de le caresser de l'oeil et encore moins de l'approcher. "Une décadence de mafiosos et de mythos hauts placés, et de la flicaille autour d'un sujet gonflant le portefeuille, une fois de plus..." ; voilà en gros la présupposition que je m'étais faite.
American Hustle n'atteint jamais l'excellence. Il lui fait coucou.
Par contre il fait preuve, avec attention, de qualités précieuses à ce type d'histoire.
La qualité majeure étant la multiplicité des thèmes touchés du doigt.
De la comédie qui se mêle à de la mélancolie, de la romance qui se mêle au burlesque, de la politique de surface qui se mêle à du dessous-de-table, de l'amitié qui se mêle à de la fourberie. Bref, un mélange de saveurs.
Les personnages sont le coeur qui fait battre le film.
Et je ne pourrais pas renier le fait qu'ils dégagent une ambition assurément sincère.
Les jeux d'acteurs servent des retournements de cerveaux millimétrés, mais ils sont désarmés par une épaisse superficialité. A trop vouloir blablater, à trop divaguer d'un côté puis de l'autre, j'ai fini par me détacher de leurs quiproquos intimes qui occupent l'entièreté de l'écran durant de longs instants.
Un peu lassant. C'est les bons mots, si je m'abuse.
L'extravagance qui se voit sur leur visage, qui se caractérise par un glamour cliché et qui s'entend résolument ne fait que renforcer une impression de lassitude : sans doute causée par des creux du scénario qu'on essaye de nous cacher ; des imperfections qui sont embellies par une forme impeccable.
A se demander si, nous aussi, on est pas victime d'une arnaque (du cinéma).
Toutefois, et sans forcer, American Hustle demeure un kaléidoscope de premier calibre. Et pour une ambiance qui veut groover à fond la caisse, il ne pouvait pas se louper ni sur la bande-son, ni sur la promptitude des tête-à-tête.