De Fellini je suis un néophyte, je le confesse, avec celui-là je n’avais vu que la Dolce Vita et les Vitelloni. Je ne pourrais donc le juger dans la globalité de l’œuvre mais comme une singularité, une unicité dépourvue de cadre.


Amarcord, je me souviens, Fellini raconte ses souvenirs d’adolescent et c’est prodigieux, du cinéma inventif et foisonnant, fourmillant d’idées.


C’est le portrait, l’incarnation d’une Italie qui semble éternelle et pourtant si lointaine où même le fascisme relève du burlesque.


L’exploration d’une humanité que l’on trouvera réjouissante ou repoussante selon son paradigme. La figure de la prostituée nymphomane qui erre de-ci de-là, une galerie de professeurs dont les comportements et les caractères n’ont pas changé depuis presque un siècle, un frère aliéné mental qui hurle perché en haut d’un arbre qu’il veut une femme, un narrateur qui nous guide face caméra, comparable au cow-boy dans The Big Lebowski, une gironde buraliste qui initie notre héros au contact mammaire, un oncle improductif et philosophe dans son attitude qui mène la grande vie et une Magali Noël, vénusté mature, qui hante les fantasmes de tous.


Je passe sur le curé obsédé par le possible onanisme de ses jeunes ouailles, celles-ci s’en donnant à cœur joie entassées dans une voiture.


Pour conclure, une œuvre magistrale, émouvante, profonde et drôle dont la seule ambition est de décrire le petit peuple tout simplement, le commun, aux mauvaises manières noyées dans un bain de solidarité et d’amour diffus.


Quant au fascisme de l’époque, il est très éthéré, les gens se disant : « si tu veux le pouvoir, vas-y exerce le, pendant ce temps là nous on fait nos vies ».


Si de Fellini tout est du même tonneau qu’Amarcord, alors oui c’est grand.


                    Samuel d’Halescourt

Créée

le 7 oct. 2015

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