
Transposition stylisée des souvenirs d'enfance de Fellini à Rimini dans l'Italie fasciste des années 30, "Amarcord" se présente comme une suite de vignettes nostalgiques et loufoques, réel festival de libido baroque et fétichiste, à la manière habituelle du maître. Le meilleur du film n'est cependant pas la cocasserie de ses caricatures (le fascisme décliné sous forme de plaisante absurdité...) mais les quelques moments où se révèle la dimension tragique du regard de Fellini. "Amarcord" est un film choral avant l'heure, souvent drôle, truculent et terriblement attachant. Point d'orgue et symbole ultime de ce film appartenant à la veine intimiste et nostalgique de Fellini, l'apparition du navire en carton sur une mer de bâches en plastique, magnifique matérialisation de la croyance pure en la magie du Cinéma... [Critique écrite en 1999]