In vino veritas

Je n'ai rien contre les bons sentiments et ce film en est clairement rempli! Seulement pour que lesdits bons sentiments fassent mouche, il faut 3 éléments: le fond, la forme et l'alchimie entre les deux!

Sur le fond, les personnages sont mignons. Ce sont tous des gens, comme on en croise tous les jours. Ce sont tous ces gens qui ne vivent pas dans de grands agglomérations urbaines et sont simplement heureux à la campagne. Il ne se passe rien mais là n'est pas le problème: une tranche de vie un peu vide peut se suffire à elle-même! L'ennui ici, c'est qu'à l'écriture, la profondeur des personnages a été complètement oubliée! Mener une vie simple n'est pas synonyme d'êtres simplistes! Certains dialogues fonctionnent mais la plupart du temps, on a envie de leur dire: par pitié, arrêtez de convoquer des grandes figures dont vous ne connaissez que les clichés! #No pasaran #marx #lutte des classes

J'ai quand même bien aimé certains échanges, notamment après le débat sur la nécessité de rincer ou non ses huîtres:

Sur le fond ensuite, Michèle Laroque s'est entourée d'une belle brochette d'acteurs! Je ne comprends pas l'intérêt d'être allée chercher Armelle mais d'autres, même simples apparitions, font plaisir à voir. M'sieur Anglade par exemple.
L'ennui c'est que Michèle Laroque n'est ni une bonne actrice (dommage vu qu'elle se donne systématiquement le premier rôle), ni une bonne réalisateur (son film est parfaitement plat, les raccords sont maladroits et le déroulé du temps est aberrant -Noël 15 jours avant le 27 avril, et 15 jours après le mois de juillet- ), ni une bonne scénariste. Elle ne développe aucun autre personnage que le sien. Alors que le mari qui trompe mais regrette c'était une piste. Le mari attaché à une femme devenue inaccessible à cause de la maladie mais qui s'empêche de vivre par fidélité à ce qui n'est plus. La sœur vivant ses convictions jusqu'au-boutistes, quitte à se pourrir la vie. L'ancien huissier, devenu défenseur de la paix avant tout. Toutes ses pistes avaient du potentiel. Pas de quoi révolutionner le cinéma mais assez pour donner du corps, de la profondeur voire du cœur à cette comédie.

Résultat: l'alchimie donne des œufs au plat. Pas mauvais, pas indigeste, mais on leur prête à peine attention lors de la dégustation et on les oublie tout à fait dès le jaune saucé! (La métaphore culinaire a ses limites, je vous l'accorde)