Suite au succès historique (et pas franchement attendu) du premier épisode de "Star Wars" (enfin le quatrième. C'est compliqué. Tu fais chier, George, avec ta numérotation à la con !), le space opera revient à la mode, avec cette fois les moyens de ses ambitions. De cette cuvée fin 70's-début 80's, on retiendra principalement cet "Alien", chef-d'oeuvre ultime du genre qui allait apporter une vision neuve non seulement à la science-fiction mais également au monster movie.

Sur un script original de Dan O'Bannon (qui sera ensuite retouché par un peu tout le monde), et avec la caution artistique de Moebius et H.R. Giger, le film d'un Ridley Scott pas encore au sommet d'Hollywood (il n'a derrière lui "que" des spots publicitaires et l'excellent "Duellistes") va dépoussiérer l'image trop aseptisée du blockbuster galactique, en créant notamment un monde crade et enfumé, sentant la sueur à plein nez, loin des jolis décors tout propres habituellement de rigueur dans ce genre de production. En esthète de l'image, il offre un monde à la fois cauchemardesque et parfaitement crédible (le vaisseau ressemble à un vieux rafiot, lutte des classes en option), prenant également le temps de présenter des personnages vivants et surtout d'instaurer une ambiance pesante, allant crescendo dans l'horreur.

Déjouant sans cesse les attentes du spectateur (sur ce coup, il est digne du Hitchcock de "Psychose"), Ridley Scott dynamite le film de monstre en jouant avant tout sur le suspense (comme l'avait fait Spielberg avant lui) et sur le hors-champ, démontrant qu'un long râle d'agonie peut être infiniment plus éprouvant que tous les hectolitres de sang possibles. Visuellement superbe, tendu, flippant comme c'est permis (la scène culte du thorax m'a traumatisée pendant longtemps), joué à la perfection (Sygourney Weaver y trouve le rôle de sa vie) et porté par la partition stressante de Jerry Goldsmith,

"Alien" est beaucoup plus qu'un simple film de bébétte spatiale, c'est un véritable tour de force qui a grandement contribué à la naissance d'une science-fiction plus "adulte". Un classique indémodable.
Gand-Alf
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le 29 mai 2012

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Gand-Alf

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