Ce troisième numéro de la saga essaie de renouer avec le premier en terme d'ambiance. On retrouve ici un rythme lent et une mise sous tension progressive. Plus de grosses scènes d'action remplies de tirs, ici nos personnages n'ont même pas accès à des armes ! En ça, le long métrage reste efficace, on sent le suspens s'installer dans cette prison où la menace peut surgir de partout même des hommes, et ça fait plaisir de retrouver cet aspect là de Alien.
Mais Alien 3 souffre de défauts qui feront, même si l'ambiance est très bien, un peu tâche. Déjà, l'absence de Hicks et Newt tués hors champ se fait sentir. Non pas parce que leur mort est une hérésie (même si j'avoue beaucoup les apprécier et aurait voulu les revoir) mais parce que ce long métrage manque de personnages appréciables auxquels s'attacher. Mis à part Ripley, et à la limite un peu Clemens, tout nos personnages sont ici un poil antipathique et ce parce qu'ils ont commis des atrocités sans nom qui les ont menés à la prison. Soit ça, soit les personnages sont littéralement vides. Du coup, dur dur de suivre ce film, on notre attention n'arrive à se focaliser que sur notre héroïne.
Du coup Alien 3 c'est la double douche froide. Douche froide au début avec la révélation que tout l'espoir accumulé dans Aliens est finalement vain avec la mort de Hicks et Newt. Douche froide ensuite quand on voit que le contexte est hostile à la fois à Ripley et au spectateur, et qu'en plus aucun espoir n'est possible pour notre personnage principal car un alien grandit en elle.
Passer des sublimes effets spéciaux pratiques sur les aliens à ces effets numériques est un peu difficile. Même si ils ne sont pas longuement exposé, ils semblent un peu faux et cela combiné au fait que cet alien se déplace ultra vite rend le tout intangible et sort la créature de l'univers plutôt réaliste dans lequel les films précédents semblaient l'ancrer. L'alien en devient, à mon sens, moins effrayant ce qui revient à enlever une des parts les plus réussies de cette saga.
Je trouve que le film se perd un peu dans ce qu'il veut raconter, dans cette critique du masculinisme où les hommes menacent la femme, dans ce film d'horreur où l'alien se croise à un chien, dans ses propos sur la religion rédemptrice, le féminisme, la fatalité, les entreprises capitalistes et leurs dérivés mortelles etc... Tout est un peu confus et on a parfois l'impression que certaines choses n'ont pas trop de sens comme la prison où même les gardes ne sont pas armés... On s'ennuie parfois dans ce rythme lent où un seul personnage nous intéresse... L'enfer de production qu'a subi le film se fait sentir...
On passe de l'espoir à la fatalité dans ce long métrage. Tout ça est résumé avec la fin, plutôt jolie pour le coup, où face à un visage amical qui ne l'est pas réellement, Ripley met fin à ses jours pour détruire définitivement l'alien en elle. Elle se libère de ce destin fatal de mort et de destruction, de ce mal qui a ruiné sa vie, ses espoirs, ses proches, par son suicide. Et même si c'est triste, même si c'est une fin amère à un long métrage un peu décevant, c'est une fin assez belle pour ce personnage qui en a bavé plus qu'aucun autre et qui mérite de trouver enfin la paix.

Lia-Baggins
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le 13 févr. 2021

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