C'est en 2009 avec "La merditude des choses" que le réalisateur belge Felix Van Groeningen a franchi pour la première fois les frontières de notre Hexagone, et cette année, il récidive avec un véritable petit bijou de dramaturgie. Autant vous prévenir, voilà un film qui ne pourra pas vous laisser de marbre, et risque de marquer votre esprit pour bien longtemps.
Ici, l'histoire qui nous est contée est celle de Didier (interprété par l'excellent Johan Heldenbergh) leader d'un groupe de musique bluegrass (mélange de country, de blues et de folk), et Elise (interprétée par la non moins excellente Veerle Baetens), une jeune tatoueuse qui va devenir chanteuse. De leur rencontre sous le signe de la musique est née une petite Maybelle dont on découvre, à l'âge de 6 ans qu'elle est atteinte par un cancer.

On est donc en plein coeur d'un drame familial traité avec brio par un réalisateur au sommet de son art. La manière dont il déroule l'histoire est originale et représente un véritable parti pris, puisque la linéarité n'est ici pas de mise : le choix s'est porté sur un récit totalement déstructuré, à la manière d'un "Eternal Sunshine Of The Spotless Mind", dans lequel des scènes temporellement éloignées s'entremêlent. Un choix d'autant plus réussi qu'il permet d'accentuer le contraste entre la joie des débuts suite à une rencontre amoureuse pleine d'espoir, et la détresse d'une famille touchée par un drame médical d'autant plus cruel qu'il touche une petite fille de 6 ans qui croque la vie à pleines dents. Les émotions sont filmées à l'état brut, laissant le spectateur face à un choc de tous les instants. Le film alterne ainsi des scènes joyeuses pleines d'espoir d'autres scènes beaucoup plus dures et désespérantes. On a le coeur brisé et retourné face au destin de cette petite fille qui se bat chaque jour pour survivre face à un la pire des maladies.

[...]

Un vent d'air frais venu du plat pays souffle sur le monde du cinéma international. Un film éprouvant mais nécessaire que je vous conseille vivement de découvrir. Ce mélodrame redonne ses lettres de noblesse au genre parfois (souvent) critiqué. Un conseil : courez-y et munissez vous de vos mouchoirs !
Edgar_Lagachette
9

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur.

Créée

le 8 nov. 2014

Critique lue 400 fois

1 j'aime

Critique lue 400 fois

1

D'autres avis sur Alabama Monroe

Alabama Monroe
HugoLRD
9

Van Groeningen, le bluegrass, de l'amour et des étincelles.

Un vrai coup de coeur. La bande annonce, pourtant, ne paye pas de mine. On s'attend à un petit film sympa mais sans grande originalité. Et pourtant, c'est tout le contraire. Le film, tout en...

le 28 août 2013

97 j'aime

13

Alabama Monroe
Sergent_Pepper
7

Perdre un enfant par la main

La mort d’un enfant fait partie de ces sujets si délicats qu’en traiter revient à entreprendre l’ascension d’une planche savonneuse : à tout moment, on prend le risque de déraper. Felix van...

le 30 août 2016

71 j'aime

4

Alabama Monroe
Grard-Rocher
9

Critique de Alabama Monroe par Gérard Rocher La Fête de l'Art

Didier dit "Monroe", vit en Flandre où il possède un ranch. Pas étonnant pour un amoureux de l'Amérique et de sa musique. Il joue du banjo dans un groupe de bluegrass country fondé avec quelques...

63 j'aime

39

Du même critique

Gone Girl
Edgar_Lagachette
8

THRILLER PSYCHOLOGIQUE ÉTINCELANT

Le film s'ouvre sur le visage radieux d'Amy (incarnée par Rosmaund Pike). Une scène que l'on retrouvera en fermeture, mais pour laquelle les 2h20 passées devant ce thriller psychologique nous aura...

le 7 nov. 2014

3 j'aime

Alabama Monroe
Edgar_Lagachette
9

LA "SPLENDITUDE" D'UN FILM

C'est en 2009 avec "La merditude des choses" que le réalisateur belge Felix Van Groeningen a franchi pour la première fois les frontières de notre Hexagone, et cette année, il récidive avec un...

le 8 nov. 2014

1 j'aime

Texas Chainsaw 3D
Edgar_Lagachette
2

UN REMAKE LOW COST

Le film est tout d'abord un remake du "Massacre à la tronçonneuse" à la sauce moderne avec tout ce qui va avec : jolis nanas, mecs bodybuildés, et scénario cousu de fil blanc. Le film reprend la...

le 8 nov. 2014

1 j'aime