L'art de la vitalité
Cinq ans après Mon Roi, Maïwenn retrouve le chemin de la réalisation avec ADN. Un drame intimiste, sobre et très personnel, qui questionne le deuil et la quête des origines dans la France...
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le 21 sept. 2020
18 j'aime
ADN commence plutôt bien.
Maïwenn confirme dans le premier tiers du film son talent pour filmer les scènes de groupe (comme dans Polisse). Chaque personnage parvient à exister avec l'expression d'une belle personnalité, et les interactions lors des regroupements sont tour à tour émouvantes ou drôles.
On se prend d'affection pour le grand-père. Sa relation avec le jeune Kevin (joué par Dylan Robert, la révélation de Shéhérazade) est un moteur inter-générationnel efficace et positif. On aime détester le personnage joué par Fanny Ardant, insupportable comme d'habitude, et on aime aimer celui joué par Caroline Chaniolleau, éminemment sympathique.
Bref, tout se présente plutôt bien, jusqu'au moment où le film devient centré sur la petite personne de la réalisatrice et sa quête des origines. Epaulé par des alter ego sans consistance (Louis Garrel en roue libre, Marine Vacth transparente), Maïwenn est de tous les plans, et tous sont mauvais.
On suit sa demande de test d'ADN sans intérêt, ses minauderies lors de la lecture des résultats, ses lectures et sa pseudo-prise de conscience politique (avec pélérinage esthétique sur le pont de Neuilly), ses démêlés avec un employé d'ambassade caricatural fort sympathique, et enfin, cerise sur le gâteau, son shooting dans les rues d'Alger, filmé comme un défilé de mode au milieu d'une révolution.
Où comment une chronique familiale intéressante se termine en ridicule ego-trip.
Créée
le 2 nov. 2020
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