C’est le quatrième long métrage d’Edouard Baer mais cette fois, il n’aura pas le rôle principal. Il a écrit le scénario avec Marcia Romano (L'Evénement).
L’histoire de ce film est assez banale. Elle est loin d’avoir le panache d'Ouvert La Nuit. Il y a cet homme qui veut à tout prix participer à un dîner. Rien de bien excitant au programme. Finalement, on va avoir un presque huis clos sur des hommes expérimentés échangeant sur la vie. L’habituel grain de folie manque grandement. Il est fort dommage de ne pas retrouver cela, car c’est pourtant ce qui amène à regarder une de ses réalisations.
Pourtant, malgré tout, l’espoir est présent au début. Le personnage de Benoît Poelvoorde met l’ambiance. Sa manière de rentrer les deux pieds dans le plat met du piment. Son acharnement et sa filouterie pour assister à ce dîner font bien rigoler. Ses blagues sont maladroites et ça fait son charme. Il y a donc de quoi être confiant avec cet homme haut en couleur. Malheureusement, rapidement, il va être relégué au second plan. La baisse en régime commence.
À partir de là, Adieu Paris va prendre un ton beaucoup trop sérieux. La transition est brutale entre les rires et la mine basse. Concrètement, on s’ennuie sec dans cette seconde partie. L’histoire étant totalement vide, ce ne sont pas les mots échangés qui vont donner de l’animation. Ceux-ci sont sans aucun intérêt ni sens profond. On nous bassine de flashback inutile comme pour faire croire que le récit à un sens.
Cette comédie veut beaucoup trop se reposer sur le casting. Il est vrai que celui-ci est assez impressionnant. On compte des noms ronflants comme Pierre Arditi, Jackie Berroyer, François Damiens, Gérard Depardieu, Bernard Le Coq et Daniel Prévost. À part deux ou trois, le reste ne va pas être brillant. C’est dommage, car avec ces têtes d’affiche, on en attendait forcément mieux. Le problème est que personne ne prend le lead, attendant que les autres le fassent. Résultat, le navire n’a aucun capitaine. Il est surtout regrettable que Benoît Poelvoorde ait été mis en retrait, car concrètement sa présence à l’écran symbolise les seuls moments de bonheur d'Adieu Paris.