Adieu la subtilité

Avant d'aller voir ce film je m'attendais à voir un film revendicateur et dieu sait que ce film en revendique des choses mais jamais de manière subtile.
Je m'explique : Dès le début du film, une remarque contre les violences policières fait mouche et nous annonce le ton. En effet le film va critiquer les institutions, les grands patrons,
l'urbanisation, le capitalisme, la robotisation des employés et j'en passe. Cependant, le film va tellement vite à nous pointer telle ou telle chose du doigt que le scénario en devient un fourre-tout sans grand intérêt.
Les scènes sont enchaînées à une vitesse affolante sans que cela vienne soutenir l'urgence dans laquelle les personnages se trouvent.
Sans même creuser un peu la psychologie de ses protagonistes principaux, on nous en présente d'autres prometteurs

mais la encore, le manque de développement vient plomber les enjeux du film. En effet, les personnages de JB et Suze Trappet sont poursuivis par la police et suivent les traces du fils que le personnage joué par Virfinie Eifira à abandonné sous X à ses 15 ans mais jusqu'au dénouement, on ne ressent aucune tension.
Le personnage de l'aveugle est le comique du film mais à force de sketchs recyclés tous plus lourdingues les uns que les autres

il en devient énervant et sans âme. L'humour du film en général ne fonctionne pas et est plus malaisant qu'autre chose.
Le film se termine dans un climax des plus ridicules qui soit avec encore une fois l'aveugle joué par Nicolas Marié qui nous soule de ses cris " Les handicapés ne vont pas en prison !!! ".
En bref, je n'ai rien ressenti durant tout le film, aucun enjeu, aucune émotion et des revendications bancales ou mal amenées.
Néanmoins, j'ai trouvé certaines scènes bien foutues et créatives :

Globalement le film n'est pas une daube et le duo Dupontel/Eifira fonctionne mais il aurait mérité de durer plus longtemps pour pouvoir développer ses enjeux et ses personnages.