Derniers mots de Dalida



Comédie: dénoncer par l'absurde



A ceux qui lisent cette lettre, que ce soit pour essayer de comprendre ou de me décortiquer, pour essayer de nier cette triste réalité ou simplement par un fantasme morbide, je vous demanderai de laisser mes paroles pour ce qu'elles sont, les dernières brides idiotes d'un dépressif. Je demanderai également aux rares personnes triste de cette fatalité dans ce bas monde de ne pas trop pleurer, j'estime partir en paix donc éviter de bruler ce semblant de jardin édénique dans le deuil. Je ne sais pas également ce que va vous inspirer cette ultime lettre, je ne vous connais pas, après tout s'il m'est arrivé de prétendre le contraire sachez que c'était pour vous empêchez de vous entraîner dans ma chute ou pour garder un semblant de réalité à ma sombre existence. Peut être ressentirez-vous de la tristesse? de la pitié? de l'indifférence? de la haine? envers ma lâcheté ou leur cruauté; peut-être voudriez-vous détruire ce papier, faire disparaître les preuves d'un monde que vous préfériez ignorer. Peut-être auriez vous raison après tout, l'obscurantisme a toujours été une puissante barrière contre l'évolution, mais c'est pourtant le seul et unique message que je tiens à donner à ce monde, mon histoire.


Je ne sais pas exactement quand ou comment ça a commencé, on dit bien que la tristesse commence à apparaitre bien avant qu'on ne l'a remarque. Je pense que j'y suis plongé depuis que je suis tombé dans le monde du travail ou j’effectuais le rôle de larbin dans un centre ministériel alors que j'y étais venu dans le but d'aider les gens à mieux s'orienter dans l'administration. Mais si on devait placer une date au début de cette funeste chute je dirai surement le 21 octobre 2020 ou mon ex-patron M.Kurtzman m'a viré de mon poste tentant par la même occasion de me voler mon travail s'étalant sur près de 10 ans avec des prétextes incompréhensibles. S'il y a bien une chose dont je me rappelle c'est bien la façon hypocrite de m'éjecter sans raison, il me parlait de tout et de rien comme si il était con. Tellement idiot quand on compare avec l'importance de ces dires, toute ma vie je ne me suis consacré qu'à ça. Ce n'était ici pas un licenciement déguisé mais bel et bien un meurtre, ni plus ni moins.


Partir avec les dernières lueurs d'humanité qu'il me reste ou rester en tant qu'ombre uniquement animé par la tristesse, je pense que c'est vite vu. Phillipe Labro disait: "Le déprimé est fondamentalement un égoïste, autocentré, il ne s'intéresse qu'à sa maladie, il est incapable de se mettre à la place des autres. Il ne connait plus l'affection. Il est même d'une certaine façon amoureux de sa propre dépression." Je ne pense pas vraiment être dépressif, juste quelqu'un à qui on a retiré tout amour et but. Je ne pense pas être égoïste , je n'attends pas que ce monde me sauve, comment pourrait-il? Et puis merde adieux les cons.
Il ne me fallu pas beaucoup de temps pour me procurer une carabine, ni une ni deux je me retrouvais dans mon bureau, pour donner à tout ça une certaine symbolique, histoire de me lier à jamais à ma quête. Contrairement à ce que vous pensez ce n'est ni ma détermination ni m'a rage de vivre qui me sauvèrent mais les 4 petites roulettes d'une chaise de bureau. La suite est assez flou, je me rappelle d'un homme en sang, de cris de panique d'un ou deux coups de feu mais surtout d'une étrange femme, blonde, 40 ans peut être, il me semble que c'était la seule dans la salle à ne pas vraiment avoir peur de la mort.


Si je m'y attarde c'est qu'en me réveillant c'est elle qui se situait en face de moi, autour d'un rond point, pas de chance j'étais encore vivant. Elle me parla d'un enfant qu'elle aimerait retrouver, que j'étais son seul espoir, j'essayais de lui donner conseil, mais elle m'obligeait de la suivre dans son étrange quête sous peine d'effacer les preuves de mon innocence. C'est sans aucuns remords que je refusais de rentrer dans son jeu, de toute façon mon boss et mes collègues me connaissent et pourront m’innocenter. Après qu'elle soit partie je me décidais à les appeler, mais une chose me frappa, cet homme recommençait à utiliser ses termes manipulateurs et faussement bienveillants pour détruire le peu de chose qu'il me restait. La suite paraissait donc inéluctable, pour retrouver ma vie d'avant, il fallait que je retrouve cette dame. C'est assez drôle, quand j'y repense elle se situait face à moi comme un dieu sur un trône me bloquant l'accès au paradis, mais vous verrez ça tiendra sens plus tard.


Je ne sais pas si je peux vous raconter la suite de toute cette merveilleuse folie, ma rencontre avec monsieur Blin, cette interminable recherche, mon arrestation... Mais je pense qu'il est intéressant de vous faire part d'un de mes déclics. Je me retrouvait face à cette dame nommée Suze qui avait l'air de parler à elle même, mais d'une elle plus heureuse peut-être, plus libre sans aucuns doutes. Cette femme n'était finalement comme moi qu'une des victime de se monde, déshumanisé par des chiffres et des lettres dans de grosses bases de données informatiques. Il y a cependant contrairement à moi une chose qui la retenait en ce bas monde, son passé. Elle ne pouvait pas faire ses adieux sans être en paix. Cette femme m'avait donné une ultime dernière quête avant de partir, l'aider à retrouver son fils.


Je ne vais pas vous le mentir, la chose n'a pas été chose aisé, mais elle armée de sa bienveillance et sa détermination et moi de la connaissance de ce système cancéreux et de mes talents de Hackers mondiaux, nous avons enfin réussi à lui mettre la main dessus, non pas en cherchant des ces énormes bases de donnée mais bien en retournant dans les souvenirs d'un homme attentionné. La rencontre était assez particulière. Suze se savait mourante et d'aucunes attaches si ce n'est le sang avec son fils, mais au lieu de se présenter à lui, elle s'est juste assurée qu'il allait bien, une véritable mère en soi, dont on ne pourra jamais reprocher d'avoir aimé son fils du début à la fin. Le problème c'est que son fils je me reconnaissais en lui, à la fois libre et prisonnier de son monde, il commençait à n'être qu'un chiffre qu'une fonction, une seule chose le retenait à l'humanité: l'amour. Le seul message de sa mère sera finalement: "vit et aime, n'ai peur de cacher ni l'un ni l'autre, car c'est sans doute ça le plus important". Sa tâche accomplie et libérée de toutes responsabilités elle pouvait enfin partir avec moi


Je ne sais pas si j'aimais Suze, et encore moins si c'était réciproque, mais dire cela était un peu notre façon à nous de nous rattacher à l'humanité. Vous savez à ce stade on ne cherche plus vraiment à être heureux mais à donner un sens et donc un terme à sa tristesse. Je sais, beaucoup nous reprocheront d'avoir été lâche, faible, qu'on aurait pu s'en sortir si on n'avait pas braqué ce monde, qu'il est normal qu'il nous ai criblé de mal en retour... Ces gens là montre bien qu'ils n'ont pas compris mon message et encore moins l'idée que j'essaie de transmettre avec.
Alors merde allez vous faire foutre, Adieux les cons

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le 22 oct. 2020

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Lordlyonor

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