Dès le départ le concept même d’Abraham Lincoln tueur de vampires avait quelque chose de stupide en soit. Mais bizarrement c’est toujours dans le stupide et le déviant que le spectateur comme moi réussi à se complaire. Cela nous offre des petits havres de paix splendides où l’on laisse le cerveau à la porte et l’on profite du spectacle. Voilà donc la raison pour laquelle je me disais que le voyage dans l’histoire du président Lincoln en mode « tuons du vampire » pourrait être drôle. J’avais tort…et raison, mais jamais pour les mêmes raisons en fait. Abraham Lincoln n’est pas le film avec qui l’on rit de bon cœur, c’est le film dont on rit, parfois de bon cœur, souvent de WTF et le reste du temps de façon nerveuse. La faute à qui ? Bizarrement à Timur Bekmambetov qui loin des prouesses de Wanted semble en complète roue libre et à Tim Burton pour ne pas avoir fait son travail de producteur et reprit les rênes du navire quand il le fallait.

Face à ce film, il n’existe que deux choix. Prendre le concept au pied de la lettre et s’asseoir sur l’horripilant 1ER degré de la chose, même si l’ironie est sous-jacente ou alors se taper la tête contre les murs pour aggraver les effets de la commotion cérébrale et en finir plus vite. L’excès de cabotinage tue le potentiel comique de n’importe quoi et dans ce domaine « Abraham Lincoln » collectionne des beaux spécimens. En tête Dominic Cooper qui encore dans son rôle de père de Tony Stark finit presque par agir comme lui tout de long. C’est à mi-chemin entre l’insupportable ( le flash black avec sa femme…) et le fatalement drôle pour de mauvaises raisons. L’écriture du film commet une erreur assez majeure en ne contrebalançant jamais les tentatives d’humour qu’apportent les acteurs. La mise en scène souligne pourtant ces moments sans qu’ils ne portent jamais leur fruit. Laissant du coup le spectateur dubitatif face à ce qui vient de se dérouler sous ses yeux. La surabondance de clichés en soi peu passer, mais ce qui finit d’achever le tout est la réalisation. 1er point noir et qui m’a en partie ruiné l’expérience…la 3D. Le film se paye quelques effets utilisant la 3D comme il y a 10 ans. Le moment où l’on cherchait encore une justification artistique et commerciale à la chose en faisant sortir des monstres de l’écran. De nos jours l’utilité se fait du coup plus relative. Un peu comme le fait de savoir s’il y a jamais eu un réalisateur de présent sur le plateau.

Si l’on compare à Wanted qui avait un budget moindre si je me souviens bien, il est difficile de croire que ce soit le même réalisateur se trouvant derrière les deux films. Impossible. Tant la créativité a fait place à une sorte de passivité du second. Là où ses effets de styles semblaient créatifs au début, le réalisateur russe semble victime du syndrome Zack Snyder. Pris au piège de ses propres tics, il ne bouge plus et les ressort sans cesse. Les siens et ceux des autres. Timur Bekmambetov recycle et du coup amène le film vers une autre dimension, celle de la comédie poussive. Car même s’ils se donnent les apparences d’un film très 1er degré « Abraham Lincoln » est comme un épisode de Twilight…conscient de ce qu’il a entre les mains Timur Bekmambetov parsème son film de petits SOS semblant dire « je n’ai rien à voir là-dedans…ils ont ma famille en otage ! » Enfin là j’extrapole. La vérité est sûrement tout autre et plus en phase avec son partenariat avec Burton à la production. Une belle occasion de faire un intéressant bénéfice. Le genre de ceux que l’on espère faciles et qui ne font pas trop de tâches sur la conscience. Est-ce que le cas ?

J’aurais voulu dire oui, mais le côté absurde de la chose et au final assez peu original ( il faudrait quand même faire une comparaison avec le matériel d’origine histoire de se rendre compte, laisse pantois, mais pas forcément dans le bon sens. De son acteur principal qui est un clone jeune de Liam Neeson ( le talent en moins) à sa réalisation alternant le Grand ZAZ et le foutrarque, ce Abraham Lincoln Chasseur de Vampire, remplit sa tâche offrir un produit défoulant si on laisse ses neurones,cerveaux et once d’intelligence à l’entrée…J’aurai pu être heureux s’il avait juste voulu m’offrir déjà et avant tout simplement un film…je n’en demandais pas plus en fait…
chandleyr
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le 3 août 2012

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