
Ce petit documentaire est une pure merveille!
Joris Ivens fait ici un remarquable travail de synthèse des nombreux paradoxes du grand port chilien, ouvert sur la mer, une activité économique grouillante sur la ville basse, mais où les habitations et une bonne partie de la vie sociale se situent bien souvent en hauteur, sur les collines.
Où les rambardes d'escaliers permettent à l'aide de glissades mémorables d'atteindre "el plan" en quelques instants, mais où les montées dans ces mêmes escaliers sinueux ne semblent jamais se terminer.
Où les riches se concentrent sur quelques collines, séparées des quartiers les plus pauvres par un simple ravin de 50 mètres de large.
où la joie est palpable, quand la misère des années noires est assassine pour les populations les plus défavorisées.
On reverrait de remonter le temps et embarquer avec des Cap-Horniers malouins pour découvrir la cité par la mer, arpenter ses ruelles biscornues et se laisser happer par l'onirisme certain que vous procure encore aujourd'hui ces maisons aux murs de couleurs bigarrées. (bon, j'arrête ici l’envolée lyrique, vous l'aurez compris, je vous conseille clairement ce petit documentaire considéré par de nombreux porteños rencontrés comme une manière poétique de représenter la vie locale dans les années 60)
Ps: mention spéciale pour la bourgeoise et son pingouin domestique à 4'10, en opposition complète avec Pablo Neruda, promenant son chien comme n'importe quel quidam à 17'40!