A nous amours , c'est la vie d'une jeune fille, en quête de soi, perdue entre ses amours et son père. Nous sommes au centre d'une famille en croix où la fille admire le père, le fils protège la mère, et ce même fils et frère cultive un amour profond pour sa sœur. Ces amours remplient de haine les détruisent, le père fuit, la mère sombre dans l'hystérie, le fils s'invente un personnage, et elle, Suzanne, qui s'échappe, peut-être se sauve t-elle de cet enfer liberticide qu'elle croit vivre. Elle n'est pas encore tout à fait femme aux yeux de sa famille, mais elle grandit, Suzanne n'a rien d'innocent. Maurice Pialat par ce personnage nous montre la douleur de la vie puisque bien que toute jeune, cette jeune fille en connaît les souffrances, et n'a plus ce sentiment enfantin qu'est la protection paternelle, non elle est bien seule à 16 ans, c'est donc ça la vie. La métaphore de l’innocence perdue, ou plutôt en perte est illustrée symboliquement par la risette disparue de Suzanne. Il y a de la mythologie, de la tragédie grecque dans A nos amours, le frère amoureux de sa mère tel Œdipe, Suzanne héroïne qui cherche à échapper au destin étouffant représenté par le duo frère-mère. Maurice Pialat donne une place importante à l'art pictural, faisant échos à la sexualité, à la lumière, à la jeunesse mais aussi à la dureté de la critique, comme reflet du poids de l' « autre » dans l'existence humaine.