Pas étonnant que Keira fasse bander, même morte en scène après s'être cassée la figure...

Tout d'abord un petit mot afin de m'excuser pour ce titre quelque peu porté sur la chose. Mais s'agissant d'un Cronenberg, et connaissant un peu les thèmes récurrents de sa filmo, il fallait au moins ça.

SOUS LE SUNLIGHT DES TOPIQUES
Dire que je me suis un peu ennuyé devant ce film relève du doux euphémisme. Le combo Cronenberg/Mortensen m'avait pourtant conquis avec "A History of Violence" et "Les Promesses de l'Ombre". Ce nouvel essai sera une déception pour moi.
Au programme, de la parlotte, en veux tu, en voilà. Alors oui, j'aime l'action, j'aime quand ça pète de partout, quand ça hurle, quand ça saigne. Mais j'aime aussi me poser devant un film plus contemplatif, voire même une adaptation de pièce de théâtre, comme c'est le cas ici. Du moment que c'est bien ficelé, bien vendu, et que la thématique est bien traitée. Et c'est là où le bât blesse. La psychanalyse est un sujet délicat, et clairement, Cronenberg loupe le coche. L'oeuvre de Freud est à peine survolée, et en même temps le réalisateur insiste à grands traits de surligneur sur un seul et même pointeur: le sexe.

THE JUNG AND THE HOPELESS
Mais après tout, peut-on évoquer Freud sans parler de sexe? A vos plumes, vous avez une heure! En tout cas, c'est une question qu'on est en droit de se poser en regardant le film, et ce dernier y répond d'ailleurs sans détour, façon "tu la sens ma grosse...pensée refoulée!". En effet, chaque scène qui nous honore de la présence de Mortensen tend à faire passer notre cher Sigmund pour un vieil obsédé, sorte de Tortue Géniale de la psychanalyse. Et quitte à poursuivre le parallèle avec Dragon Ball, Jung c'est un peu le sidekick, sorte de Oolong, mais avec une plus belle gueule.

En résumé, que ce soit sous forme épistolaire:

"Jung: cher Sigmund, je vous écris pour vous demander conseil au sujet de...
Freud: cherche pas Carl, ta patiente est une obsédée sexuelle, et toi aussi d'ailleurs, mais je vais plutôt te dire subtilement de freiner un peu tes pulsions. Ravi de t'avoir sondé, de rien!
Jung: mais je n'ai même pas encore fini d'écrire ma lettre?!(WTF?)" (l'expression entre parenthèses a été rajoutée, nous sommes tout de même aux environs de 1906, NDLR)

Ou encore IRL, enfin, aujourd'hui on dit IRL, à l'époque, à défaut de virtuel on n'avait pas besoin de faire de distinguo:

"Jung: mais enfin, vous avez vu comme elle mange son yaourt?
Freud: quoi? ça vous étonne Richard Ber..oups, je m'égare! Non, elle a clairement envie d'un coup de gourdin la Keira! Ca fera 10 balles. Je garde la monnaie, merci."

Bref, mes exemples sont volontairement exagérés...quoique! Ils sont surtout plus fantaisistes.

OH MON DIEU C'EST A FREUD, DERRIERE TOI !
Et de la fantaisie, je peux vous dire que ce film en a...pas. Pourtant, c'est plutôt bien interprété. J'ai d'ailleurs bien aimé le jeu de Cassel, acteur que je n'apprécie pas trop habituellement. Fassbender et Mortensen font le job. Même Keira s'en sort très honorablement. C'est plutôt pas mal filmé. C'est plutôt soigné. Mais c'est chiant! Plat, sans grand éclat dans la mise en scène. J'ai donc du mal à donner plus de la moyenne à ce film, car malgré certaines qualités, j'ai vraiment trouvé le temps long, et failli piquer du nez une paire de fois.

A moins que cela ne soit un subtil clin d'oeil de Cronenberg à Freud au travers du sommeil par l'hypnose, allez savoir.
Gothic
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le 23 janv. 2013

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le 23 janv. 2013

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