Deuxième long-métrage à adapter le fameux "Chant de Noël" de Charles Dickens et première américaine, cette version MGM réalisée par le prolifique Edwin L. Marin s'avère être l'une des plus réussies. Datant pourtant de 1938, le film ne souffre d'aucun défaut, d'aucune lenteur ou d'effet spécial raté, la mise en scène soutenue et inventive de Marin seyant à merveille une interprétation inspirée et mémorable avec en premier lieu un Reginald Owen incroyable en Ebenezer Scrooge, accompagné de près par Ann Rutherford en Fantôme des Noëls Passés et le couple Gene et Kathleen Lockhart en M. et Mme Cratchit (pour ne citer qu'eux).


Gravitant autour d'un noir et blanc lumineux, bercé par une musique ensorceleuse, Un Conte de Noël captive, enchante, émerveille. D'une courte durée (1h09 seulement, son prédécesseur réalisé par Henry Edwards durait dix minutes de plus), allant droit à l'essentiel en raccourcissant quelques passages ou en en supprimant d'autres (comme la fiancée d'Ebenezer ou sa femme de ménage des Temps Futurs dérobant ses biens sur sa carcasse), le long-métrage réussit chacune de ses séquences, secondées par des dialogues de qualité et des cadrages sobres mais efficients. Les grands moments du roman sont ici transcendés grâce à d'impeccables costumes et effets spéciaux tels que l'apparition fantomatique de Marley, le vol aérien avec le Fantôme des Noëls Passés ou encore le passage glauquissime d'Ebenezer dans un cimetière désolé.


On pourra peut-être critiquer cette censure bien-pensante de la MGM (qui trouvait de trop nombreuses idées inappropriées pour le jeune public, à croire qu'ils n'aient jamais lu du Dickens auparavant) et le rythme un brin véloce des séquences (un petit quart d'heure supplémentaire aurait rendu plus limpide leur enchainement) mais l'ensemble demeure incroyablement soigné, la qualité de production et le talent d'Edwin Marin et des interprètes rappelant avec une certaine malice les films de Capra qui pourrait bien s'en avoir inspiré pour son immortel La Vie est belle. Un film tout aussi intemporel qui n'a pas pris une ride.

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le 29 déc. 2020

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