Trois frère prennent le train pour "se retrouver comme famille et avoir une expérience spirituelle". On est en Inde, ce sont des touristes américains, l'un s'est fait largué, l'autre à failli mourir, le troisième…
Qui mieux que Wes Anderson pour nous conter cette histoire haute en couleur ? Lui qui voyage énormément par le train, justement.
Il faut dire que pour le réalisateur maniaque des compositions, cette histoire est du pain béni : des gens qui vivent dans des compartiments, des rails pour porter l'histoire, un mélange de modernité et de désuet dans ce que ce genre de train hôtel peut proposer de meilleur ; tout est en fait réuni pour qu'il se fasse plaisir au dépend de ces 3 gros cons de touristes américains.
Anderson va alors filer la métaphore ferroviaire, forcer les trois frères à quitter les rails pour affronter leur vie, insérer ça et là des effets d'annonces. Il les fait courir derrière leur train, pose des étapes… Et tout cela devient rapidement très artificiel.
Alors oui le film est beau, les situations parfois loufoques changent le ton, même si on sent qu'il s'agit avant tout d'une quête spirituelle et d'une histoire de deuil. L'ensemble parait très artificiel, sans enjeux réels, sans résolution…
Comme un voyage en train qui s'arrêterait au fil de son trajet, station après station.
Ce qui n'est pas raccord avec son imagerie : à quoi bon faire descendre des protagonistes d'un chemin tracé (le premier train), les rendre libre, et finalement leur faire prendre un autre chemin tracé (un deuxième train) si l'ensemble donne l'impression qu'ils ne sont jamais descendu du premier train en premier lieu ? S'il s'agit de la morale (nous suivons tous le train de la vie) cela enlève l'enjeux de faire assumer aux personnages leur choix. Sinon c'est un problème de cohérence.
Un très jolie, très gai et très agréable problème de cohérence.