Il y a quelques semaines, je suis allé voir les 3 Frères le retour qui m'a laissé quelques séquelles, en effet voir ces comiques de mon enfance qui m'ont beaucoup fait rire à l'époque dans de nombreux sketchs cultes finir dans cette mascarade pitoyable et suppurante de clichés m'a mis mal à l'aise. Pire que de ne pas esquisser un sourire durant tout le film, c'était un peu comme retrouver un vieil oncle que j'aimais beaucoup plus jeune devenu à présent alcoolique et raciste, mais je m'égare de plus en plus du sujet...

The Darjeeling Limited donc nous dépeint l'histoire de 3 frères, ( et là vous comprenez l'analogie subtile de cette introduction ) qui se lancent dans une initiation spirituelle à bord d'un train qui traverse l'Inde et dans lequel ils vivront une aventure loufoque aux nombreuses embûches et rencontres atypiques.
C'est désormais établi dans mon cas personnel, le cinéma de Wes Anderson montre toute sa beauté à chaque fois que je revisionne un de ces films. J'avais déjà fait un joli petit voyage lors de cet aller simple contemplatif il y a quelques années, mais c'est le savoureux trajet de retour vécu hier qui m'a définitivement convaincu.
J'ai pu ainsi apprécier davantage le portrait de ces 3 frères totalement à côté de la plaque, Adrien Brandy le dandy cool un peu dépassé aux lunettes disproportionnées, Jason Schwartzman séducteur ringard à la moustache prononcée et enfin Owen Wilson et sa figure défoncée qui se trouve paradoxalement sublimé dès que Wes pose sa caméra sur lui.

J'ai vécu avec eux ce chouette voyage comme si je me trouvais dans leur Wagon, éveillant mes sens.
Ébloui d'abord par l'esthétique soignée et la photographie impeccable, puis envouté par ces vapeurs olfactives parsemées de cumin et curry, et enfin conquis par la bande son éclectique qui contribue grandement à magnifier son atmosphère passant aisément de Beethoven aux Kinks dans des plans en Slow Motion de toute beauté.

Pauvre Bill Murray qui en manquant son train passe à côté d'une très chouette aventure, heureusement pour nous, les caméras du petit Anderson trainaient dans le coin et on en rate pas une miette, c'est beau, c'est coloré, c'est touchant, une leçon qui prouve qu'on a pas besoin d'en faire des tonnes pour faire du grand cinéma.

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