Un film noté 6, par l'auteur de Seven, nommé 8 mm. C'est cohérent, ma foi...

Rarement un film aura suscité autant d'amour-haine. Mais pourquoi en fait ? Car tout compte fait, si le sujet reste au fond plus sage que prévu (une plongée dans l'univers des snuff movies), c'est ce que j'appelle un film de climat, porté par de très bon acteurs, et la musique réussie de Mychael Danna.

On y pense, mais cette ambiance poisseuse rappelle beaucoup Seven (c'est le même auteur pour les deux films), ainsi que Hardcore, qui racontait la plongée d'un père dans la prostitution pour sauver sa fille. On est dans le même genre de glauque, même si les quelques plans aperçus ça et là ne justifient pas une interdiction aux moins de 16 ans.
D'ailleurs, le réalisateur, dans son commentaire audio, a souligné d'importantes coupes pour éviter au film une classification X aux États-Unis. Dommage...

Comme je le disais, le film raconte comment un détective plonge dans l'univers des snuff movies pour retrouver une fille disparue. Incarné par Nicolas Cage, on le voit se transformer au fil de l'histoire, marqué par les horreurs qu'il voit (et pas nous), par les tarés qu'il croise, jusqu'à un final assez limite, et flirtant avec du Charles Bronson.
Certes, on sait bien que Joel Schumacher n'est pas le meilleur réalisateur du monde, loin de là, mais il a quand même signé pas mal de bons films en plus de 30 ans de carrière (Veronica Guerin, Phone Game, Chute libre, Tigerland, Génération perdue...), éclipsés par ses échecs retentissants - et justifiés ; les Batman, Bad Company, Twelve, Effraction...). Mais là, je trouve qu'il s'en sort plutôt bien, dans un exercice mine de rien très délicat.
Je noterais une des meilleures scènes du film où Nicolas Cage déambule dans une maison vide, avec pour son uniquement le grésillement d'un 33-tours. Ou alors cette apparence SM donnée à Machine qui lui donne un air de monstre imperturbable.
Outre Cage, on y retrouve aussi Joaquin Phoenix, excellent en vendeur de films pornos, James Gandolfini, et l'exaspérant Peter Stormare, qui en fait des caisses.

Je comprends pourquoi ce film peut rebuter, mais j'avoue avoir été séduit par cette atmosphère montrée, par cette poisse qu'il dégage. Bon, je ne le reverrais pas tous les jours, mais il y a largement pire dans la filmographie de Joel Schumacher.
Boubakar
6
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le 28 mai 2014

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Boubakar

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