Quand est-ce que j’aurais droit a un Noël normal moi ?



  • Hey ! Oh ! Arrêtez, j'arrive ! Là ! Je m'en vais ! Vous fatiguez pas ! On y va ! Reposez là doucement, vous serez gentil.

  • On va la bichonner, vous en faites pas. Les panneaux c'est pas là pour les chiens.

  • Attendez que je vous explique. Je suis venu chercher ma femme. Son avion va pas tarder. Vous allez pas m'embarquer ma voiture.

  • On l'emmène réveillonner à la fourrière et demain en payant l'amende vous pourrez la récupérer.

  • Non ! Ne remplissez pas ! Ne remplissez pas ! C'est pas à moi, c'est la voiture de ma belle-mère, et déjà qu'elle m'en veut de ne pas être dentiste.




C’est pas la fête de la Saint Jean, mais c’est pas grave



Bruce Willis revient en tant que John McClane, pour un nouveau réveillon de Noël mouvementé à l'aéroport international de Dulles à Washington, où un groupe de terroristes détourne la tour de contrôle afin de prendre en otage une poignée d'avions en manque de carburant dans lequel se trouve sa femme, Holly (Bonnie Bedelia). Poussé par son intuition expérimentée et sa capacité à dénicher la merde, le voici embarqué malgré lui dans un nouveau rodéo sauvage.
« - Vous êtes le mauvais gars, au mauvais endroit et au mauvais moment.
- C'est l'histoire de ma vie. »

Après le succès international critique, artistique et commercial de "Piège de Cristal" qui redéfinissait les codes du film d'action sous la réalisation du génial John McTiernan, rien de plus normal qu'une suite voit rapidement le jour avec "58 Minutes Pour Vivre". Nonobstant la volonté du cinéaste à vouloir réaliser le second opus, celui-ci est obligé de céder sa place car occupé à confectionner une autre œuvre cinématographique avec "À la poursuite d'Octobre rouge". Dans un premier temps, c'est un autre génie de la réalisation : "James Cameron", qui devait écrire et réaliser cette nouvelle aventure. Seulement, en raison d'une discorde avec la 20th Century Fox en raison d'incidents artistiques après le triomphe d'Aliens, il est échangé à l'écriture par Steven E de Souza, et à la réalisation par Renny Harlin. Lorsqu'on connaît le talent unique de Cameron à élaborer des suites capables d'égaler, voire de surpasser le support original, un Die Hard 2 sous son autorité avait de quoi faire fantasmer. Faute de mieux, on se contentera du cinéaste Renny Harlin, qui à défaut de proposer une continuité aussi réjouissante et réussite parvient à faire honneur au cowboy à travers un thriller d'action survitaminée.


"58 Minutes Pour Vivre" qui doit son titre français au roman de Walter Wager, dont est tiré le récit est un deuxième opus qui garde continuellement un œil sur son aîné Piège de cristal, au point d'en faire une relecture qui va conserver tout ce qui faisait le sel de l'original pour le resservir en une surdose excessive sans trop de nuances. Si bien, que cela en devient quelquefois une caricature négligée. Die Hard premier du nom glissait des flics incompétents, idiots et amusants; alors Die Hard 2 va présenter des flics encore plus incapables et irritables au point de devenir très très cons et antipathiques avec le représentant de la connerie par excellence : ''le capitaine Carmine'' (Dennis Franz). Die Hard proposait une critique des médias sous l'apparence de l'odieux Dick Thornberg (William Atherton); et bien pour Dire Hard 2 on va le faire revenir sous une forme encore plus caricaturale et excessive, où il ne sera plus seul représentant des médias et pourra également compter sur la journaliste : "Samantha Coleman" (Sheila McCarthy). Die Hard installait un héros doté d'un langage particulier à travers une posture ironique sur des citations tranchantes; et bien dans Die Hard 2 on desserre les freins à fond pour que McClane se lâche au point de noyer le spectateur dans un déluge de citations dont très peu restent en mémoire en comparaison du premier. Un scénario si extrême en proposition qu'il en devient souvent absurde bien que généreux. Heureusement, l'amusement demeure grâce à un suspense rondement maîtrisé qui va déferler sur le spectateur via des intrigues nerveuses chargées en tension.




  • Colonel Stuart, vous pouvez nous dire un mot ?

  • Quatre ! Va te faire foutre.



Avec 58 Minutes Pour Vivre, on met les pieds dans le plat par le biais d'une action omniprésente qui va accorder peu de répit et de souffle à McClane. Mais aussi au spectateur qui ne sait plus trop ou donner de la tête. Une action bruyante chargée en fusillades ininterrompues, en explosions spectaculaires et en corps-à-corps percutants pour un maximum de sensations fortes. Du début à la fin, on se régale des nombreux rebondissements jonchés d'un humour ironique appréciable pour une violence étonnamment accrue par rapport à l'original. Une surenchère débordante que l'on prend avec le sourire via des scènes satisfaisantes où notre cher McClane va une fois de plus dérouiller. Infiltrations, escalades, poursuites en motoneiges, tueries, un joyeux Noël à la McClane : « Quand est-ce que j’aurais droit a un Noël normal moi ? Vous savez, le sapin, la dinde, le feu de cheminée en famille, mais non, on est si bien dans une putain de conduite d’aération ! » La confrontation finale sur l'aile d'un avion est particulièrement jouissive, avec pas moins de deux duels où McClane va d'abord affronter le major Grant (John Amos), qui va connaître un sort peu enviable en se faisant SPOILER aspirer dans le moteur pour mieux être broyé FIN SPOILER, pour ensuite affronter le colonel Stuart (William Sadler), qui va exploser notre pauvre John qui heureusement va pouvoir compter sur sa ruse pour régler une bonne fois pour toute la situation périlleuse dans laquelle il s'est fourrée. La séquence anthologique survient lors de la scène explosive et tendue du siège éjectable avec un McClane terrifié, qui se retrouve projeté dans les airs, laissant échapper un fébrile : « Ha !! Uiaoh !!!..Oh mon Dieu !... ». Un moment jubilatoire ! La direction de Renny Harlin est efficace parvenant à rendre un théâtre d'action robuste avec une bonne photographie signée Oliver Wood, sur les décors de John Vallone, qui à défaut de faire preuve d'imagination rend un contraste crédible. La partition musicale de Michael Kamen est sympathique, même si tout comme pour ''Piège de cristal'', je regrette un manque de génie. Une conception qui aurait dû offrir une véritable identité musicale au personnage de McClane que l'on aurait pu reconnaître dès la première note.


La distribution est plutôt cool. Bruce Willis sous les traits de John McClane est une fois encore génial. Un personnage que l'on prend beaucoup de plaisir à suivre et qui assoie définitivement sa légende à travers cette suite. Même si on pourrait regretter un manque de percussions au niveau des citations, le comédien se donne encore une fois à 200 %. Il en prend plein la tronche, transpire, saigne et déglutit à travers un charisme débordant. Bonnie Bedelian pour Holly, est fidèle à elle-même en tant que femme de caractère qui ne manque pas de répondant ni de courage. Le petit caméo de Reginald VelJohnson en tant que Sergent Al Powell fait plaisir, bien que j'aurais aimé le voir davantage tant c'est un personnage appréciable. L'on retrouve également Dick Thornberg par un William Atherton que l'on aime toujours autant détester. Côté nouveau, un paquet de protagoniste s'invite dans la partie. Parmi eux : ''le capitaine Carmine'', personnage insupportable malgré le talent incontestable de Dennis Franz; le sympathique technicien ''Leslie Barnes'' par Art Evans; le charismatique Fred Thompson, pour ''Trudeau'' responsable de la tour de contrôle de l'aéroport; Tom Bower pour l'attachant ''Marvin''; Sheila McCarthy pour l'agacante ''Sam''; l'excellent Franco Nero pour le général ''Ramon Esperanza''; John Amos pour le redoutable ''major Grant'' ; dont une pléiade de caméo amusant comprenant Robert Patrick, John Leguizamo, Mark Boone Junior, Colm Meaney, Liev Schreiber... Passez derrière Hans Gruber par l'excellent Alan Rickman n'est pas chose aisée. Et bien que le colonel Stuart interprété avec perfidie par William Sadler, offre une prestation psychopathe convaincante qui ne permet pas de faire mieux ou aussi bien que son aîné, il reste un méchant satisfaisant s'inscrivant durablement parmi les pourris que doit combattre McClane. À noter que parmi les antagonistes de la licence, il est celui qui connaît la meilleure introduction lors d'une scène tout en muscles saillants où on peut le voir nu dans sa chambre faisant du Tai-chi.



CONCLUSION :



58 Minutes Pour Vivre réalisé par Renny Harlin est un thriller d'action chargé à bloc en testostérone via un spectacle qui fonce à mille à l'heure. Un second opus resservant sans trop de nuance dans une forme exacerbée ce qui fut déjà présenté sans pour autant dénaturer l'œuvre phare de John Mctiernan. À défaut de présenter une suite capable d'égaler ou de surpasser le support original, Die Hard 2 sans montre digne ce qui convoque au respect.


Pour le plaisir de retrouver le cowboy John McClane, « Yippee-ki-yay ! ».



Oh merde, je rêve c’est pas vrai ça, je suis abonné aux sous-sols et aux ascenseurs. Et on dit que la foudre ne tombe jamais deux fois au même endroit !


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le 20 août 2022

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