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Sérieusement ??? C'est ça qui a fait polémique ? Dans quelle époque vit-on ??? La moindre entorse à la bien-pensance crée des débats énormes aujourd'hui alors que si ce film avait été produit il y a 20 ans, il aurait été diffusé dans la plus grande indifférence sur TF1 à 23h, l'heure des thrillers torrides... c'est dingue que ce film-ci crée autant d'indignation quand à côté on nous sort une dizaine de films par mois où la violence est banalisée voire fantasmée mais où c'est moins grave ! Et après on s'étonne que la censure travaille plus sur le sexe que la violence ? Mais enfin, c'est normal, avec des gens fragiles comme ça, et ça ne va clairement pas aller en s'arrangeant quand je vois tout ce qui se passe avec deux événements majeurs : le #MeToo et le #BlackLivesMatter. Parce que bon, imaginez si au lieu d'être polonaise, la dame avait été d'origine africaine !! Haha, j'imagine l'équipe forcée de se mettre à genoux pour implorer le pardon aux spectateurs. Tout cela est ridicule.


Non mais franchement, ce film, c'est clairement l'adaptation d'un bouquin rose comme il en sort des tas chaque année, seulement sous forme de roman, tout le monde s'en branle, alors que ça raconte la même chose, mais projeté dans un cinéma, c'est scandaleux. Il me paraît évident que l'auteure ne prône pas le viol mais raconte une histoire ou plutôt un fantasme! Le fantasme du viol, bien qu'il soit de moins en moins bon de le partager dans notre société puritaine, existe bel et bien, tant chez les hommes que les femmes, aussi bien pour adopter le rôle de la victime que du violeur. Pour moi, ce film décérébré (à moins que le cerveau ne se situe dans la bite comme on l'a longtemps cru, dans ce cas c'est un film carrément pédant) est l'équivalent d'un actioner bien crétin, rien de plus ! Je prends plaisir à regarder un type qui agite sa sulfateuse pour tout défoncer, ben je prends aussi plaisir à voir un mec agiter sa... "sulfateuse"... pour défoncer... tous les trous ! Ben oui, en fait ça raconte à peu près la même chose, c'est même probablement de la même orientation politique, à laquelle je n'adhère pas mais que soit. Le cinéma sert aussi à montrer, à concrétiser des choses qu'on ne veut pas voir dans la réalité. Il est temps d'arrêter de penser que le cinéma aura un impact sur les jeunes à ce point-là, parce que là, c'est assez dingue, mais on en revient vraiment à ce qu'on disait des jeux vidéos et films violents il y a 20 ans, à savoir qu'ils poussent les spectateurs à sombrer dans la violence. J'ai regardé ce film, ce n'est pas pour ça que j'ai ensuite été planter ma carotte dans le fond de la gorge de ma copine, sacrebleu ! J'ai été excité mais je sais faire la différence entre un film et la réalité. De même que je n'ai pas besoin qu'on me dise que "Autant en emporte le vent" véhicule des idées problématiques avant qu'on me le montre (m'enfin je préfère ça à la disparition du film, parce que franchement, sucrer des épisodes de "The Office" et autres séries juste pour quelques black face qui, si ça tombe, ont été utilisés justement pour dénoncer ce procédé), quand de toutes façons le film véhicule d'autres idées 'nauséabondes' mais dont on se fiche parce que personne n'en est mort récemment dans un fracas médiatique.


Non, vraiment, je ne comprends pas, et ça m'énerve. On revient à une forme de censure assez gênante, et ce n'est même pas de la part des distributeurs ni des producteurs, non, ce sont les spectateurs qui refusent tout ça ! Parce qu'ils ont de plus en plus de pouvoirs. Aujourd'hui, le spectateur peut exiger qu'un artiste change de nom parce que ce n'est pas correct. Aujourd'hui, un spectateur peut exiger qu'on boycotte un artiste qui aurait eu un comportement inapproprié. Aujourd'hui, même quand un spectateur fait pression pour qu'on sorte des director's cut à tout va, ça me fout la gerbe, surtout pour des films de merde avec des bouffons qui sont pas fichus de mettre leur slip sous leur collant. Comme si les scènes étendues et versions alternatives allaient fondamentalement changer l'expérience. Y a des tas de films plus intéressants pour lesquels on en exige pas autant. Y a des tas de films intéressants qui ne seront tout simplement jamais faits non plus, et personne ne bouscule le monde. A un moment, il faut aussi accepter qu'on n'aura pas son petit joujou. Accepter que le monde n'est pas rose. Snyder n'a pas pu faire son film. 365 Dni véhicule des idées un peu malsaines. Des films banalisant la violence sortent chaque semaine dans la plus grande indifférence. Merde ! Vous allez tuer le cinéma. Pire, vous rejetterez la faute sur les producteurs, comme toujours.


Soit. Je m'égare. Mais ce film était la bonne occasion pour délivrer mon ressenti sur l'actualité. En plus c'est vraiment con, parce qu'il n'est pas nécessaire de faire un procès d'intentions pour massacrer le film. Ben oui. Le scénario, il est bidon. Juste comparer le film à un porno soft suffit à le décrédibiliser. C'est vaguement érotique mais pas tellement car on s'attarde plus sur la passion bestiale que sur les gestes passionnés. Ainsi, on va les voir baiser beaucoup ce sera un peu sexy, mais il n'y aura pas toute une construction. Bon reprenons, dans l'ordre.


Le scénario est faible. Il ne se passe pas grand chose. La confrontation entre les deux personnages est intéressante mais ça manque de conflit, on sent que les deux sont faits pour s'entendre, il n'y a donc pas vraiment de surprise et pas vraiment de scène assez délirante. Passé la moitié du film, je crois, ce n'est d'ailleurs plus que du rentre-dedans consenti, les deux ont déjà arrêté de se tourner autour (je viens de vérifier, on est au 3/5 du film quand les deux beaux se font l'amour pour la première fois). Les deux personnages perdent toute leur superbe, c'est-à-dire leur caractérisation si tranchante, ils ne sont pas tout-à-fait des agneaux, mais presque. S'en suit une série de scènes pas très mémorables, permettant d'affirmer l'amour de l'héroïne mais sans trop de remise en question ni de tension (si on oublie les strings). La fin ne serait pas inintéressante si on ne devinait pas là un faux suspense pour une possible suite (une trilogie je suppose) ; mais si les auteurs avaient fait le choix de délivrer un film unique et qu'ils avaient eu les couilles d'aller au bout de l'idée, à savoir tuer l'héroïne aussi violemment, ça aurait pu être très bon. Le mec aurait sans doute dû crever aussi. Je pense que Cronenberg aurait pu faire un truc incroyable avec ça en fait. Oups, je commence à digresser là, reprenons le chemin plus coutumier de la critique.


La mise en scène n'est pas hyper maîtrisée : le souci principal, c'est que la caméra est utilisée n'importe comment et c'est gênant dès le début avec moultes mouvements qui ne servent à rien et qui en plus ne sont pas très jolis. Cela continue tout le film, notamment lors de la scène de sexe sur le bateau qui est filmée et montée n'importe comment. Reste quand même des séquences intéressantes, brutales certes, quasi porno (parce qu'on distingue un bout de zizi-dildo), de fellations, un jeu de lumières qui rappellent les bars à danseuses, des tenues sexy, des acteurs bien foutus qui ne sont visiblement pas timides pour les scènes de sexe.


Donc ce n'est pas complètement hideux non plus. C'est très con, très simpliste, pas très bien foutu techniquement... mais si je compare aux actioners qui sortent depuis quelques années, je trouve que ce manque de savoir-faire est similaire (puisque ce film sexy est pour moi l'équivalent d'un actioner). C'est-à-dire que les réalisateurs font tout et n'importe quoi, n'essaient pas d'opter pour la pertinence cinématographique : on balance du mouvement, de la lumière, de la musique sexy, les acteurs se frottent l'un contre l'autre et hop, ça fera l'affaire de la même façon que dans les films d'action, beaucoup se contentent de faire trembler la caméra, de surdécouper l'action, de monter très vite, de montrer des trucs qui explosent avec des points de vue pas vraiment réfléchis, l'essentiel étant qu'on devine au moins les intentions (et tant qu'on voit un jet de sang, un bras qui se casse, un impact de balle de temps en temps, ça suffit).


Donc voilà, c'est pas d'un très haut niveau. Je pense que le scénario aurait pu être poussé plus loin (au risque de provoquer le retour de la guillotine pour punir l'équipe) et la mise en scène plus réfléchie et plus efficace et donc plus sexy. Mais en soi, c'est con, c'est un peu marrant, c'est un peu excitant.


Bref, ce film n'est pas terrible, mais ce n'est pas une bouse infinie à mon sens, quant au message qu'il véhicule, j'ai envie de dire que les auteurs ont fait malgré tout à certains points féministes, puisque la femme ne se laisse pas faire malgré tout et domine même son chéri dans certaines scènes psychologiques. De toutes façons, ce qu'on en retient, c'est que ce sont deux bêtes assoiffés de sexe qui se sont bien trouvés et qui ont certainement tiré un certain plaisir inavoué de cette situation. Mois ça m'a pas choqué. Ce qui me choque, ce sont les réactions face au film.

Fatpooper
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le 25 juil. 2020

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