Mes lecteurs assidus ont peut-être été surpris par ma gentillesse incompréhensible envers le dernier grand succès de Roland Emmerich, Le jour d'après... Je me rends compte aussi combien je suis généreux avec les œuvres précédentes du teuton et c'est presque avec optimisme que je me suis lancé avant-hier dans 2012, son dernier gros machin en date...

Alors, j'avoue ne toujours pas réussir à éprouver la moindre haine pour ce genre de produit, calibré jusqu'à la moelle, certes, mais souvent efficace et distrayant...

Ici : un sujet en or, 2012, fin du monde proclamée plus ou moins par les Mayas et dont l'approche pourrait réellement donner des résultats amusants au vu de l'imbécile crédulité humaine qu'un récent sondage (une personne sur 7 dans le monde croirait vraiment à ce genre de couillonneries...) ne fait rien pour amenuiser... Par contre, bien sûr, encore une fois, rien d'intéressant n'est traité, en fait nous n'avons le droit à aucune réaction des populations, vu que tout reste secret pendant deux ans depuis la découverte du danger et que les rares fois où on voit quelque chose, c'est pour faire exploser quelques endroits connus (le Vatican, par exemple, mais pas la Mecque, comme quoi, le fanatisme possède une certaine efficacité...).

Sinon, c'est comme d'habitude : un père divorcé (John Cusack qui commence enfin à vieillir...) veut sauver son ancienne famille, et on arrivera toujours à se débarrasser du nouveau conjoint avant la fin pour qu'aucun obstacle ne subsiste... Plein d'effets spéciaux partout pour jouer avec les séismes, mais en fait, tout le temps la même chose, et à un moment, la voiture, l'avion, le bus, ce que vous voulez, qui foncent poursuivis par une fracture, ça n'arrive plus à faire vibrer les testicules, surtout si c'est l'unique effet proposé...

Après, pour moi, ce lundi, c'était un peu comme un dimanche, après un pique-nique imposant la veille et avoir séché la fin de journée au boulot, j'avais rien contre ce genre de film avec une pizza maison, et le pire, c'est que c'est distrayant pendant les deux tiers... On est presque content de retrouver Woody Harrelson et Oliver Platt commence à prendre de la bouteille...

Bref, tout le côté film catastrophe classique, chez moi, ça marche toujours un peu, même si c'est vraiment mal fait... Sauf qu'à un moment, on arrive aux arches... Passé le moment où on est content que ce ne soit pas des navettes spatiales (pour aller où ?), nous restons figés devant le tour que prend le scénario, pourtant déjà bien imbécile... Messieurs les scénaristes, arrêtez une bonne fois lorsque vous décidez de faire jouer le chronomètre de faire s'arrêter vos protagonistes pendant de longues minutes sous des prétextes oiseux ! Si vous ne voulez pas assumer l'action pure et efficace, franchement, pas la peine de nous faire chier avec un minutage de merde qui, en plus, ne sert pas à grand-chose... Je ne parle même pas du faux suspense dans la flotte pour savoir si le héros va s'en sortir, je risque d'atteindre les limites de ma pudeur...

Après tout le monde est content, les quotas sont tous bien présents, il y a de la morale bien grasse et tout ce qui pouvait m'intéresser moi n'a jamais, mais vraiment à aucun moment, été abordé. En fait, ce qui est le plus fascinant, c'est de voir que derrière ce vide intersidéral, il reste encore un tout petit peu de métier qui aide à faire passer la pilule, ce qui rend le film supérieur à un Transformers par exemple, et qu'après la séance molle on se réveille en se disant : « ah, ben, en plus, ça aurait pu être pire ! », ce qui n'est bon signe ni pour la bouse en question, ni pour le niveau moyen d'un blockbuster d'aujourd'hui...
Torpenn
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le 5 juin 2012

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Torpenn

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