En fait, j'ai vu ce film il y a très longtemps. Mais je l'ai revu il y a peu avec mon fils... Nous venions de visionner Interstellar et il m'avait alors semblé nécessaire de voir 2001.
Graphiquement, le film est impressionnant et a relativement bien vieilli. Les effets spéciaux sont très honorables et le regarder à l'ère du numérique à tous le étages n'est pas du tout un problème. De même pour l'évocation de l'aube de l'humanité qui, malgré les progrès de notre connaissance sur les époques reculées de l'humanité, reste tout à fait crédible.
Bref, un film bien fait.
Pour la suite, ce film reste pour moi une énigme : que signifie ce parallélépipède noir ? Après tout, les hommes des différentes époques se posent la même question ! Autant les préhumains que les hommes du futur reproduisent les mêmes gestes d'incrédulité : toucher pour sentir, regarder pour comprendre. Les comportements diffèrent sur des détails : les australopithèques crient et tapent du pied, les hommes de l'espace se font selfier devant le truc...
Stanley Kubrick se garde bien de nous donner la moindre clé. Il prend son pied à développer son film comme il l'entend, n'hésitant pas, à l'image d'un Lean, de prendre le temps de poser sa caméra pour poser un cadre ; à laisser se développer un flot musical comme un ballet classique en 3D spatial.
On se laisse prendre au jeu... ou pas (mon fils a pas mal gigoté à certains moments, ce qui est mauvais signe de sa part).
Bien sûr, ce parallélépipède se retrouve aux différents moments clés du film. Il est là quand les australopithèques choisissent de devenir ce qui fera un jour les hommes (invention de l'outil), il est là quand les hommes quittent la Terre pour conquérir l'espace, il est enfin présent aussi lors de cette extraordinaire parabole qui semble vouloir mettre en parallèle l'histoire de l'humanité avec la vie d'un seul homme, de sa naissance à sa mort.
Alors ? Quel enseignement en tirer ?... Que les Humains cherchent l'aventure très (trop) loin alors que la véritable aventure humaine, c'est la vie qui s'écoule de la naissance (le foetus) à la mort ? Ou alors, plus prosaïquement, que Dieu est un parallélépipède rectangle noir qui fait tourner les cerveaux humains en bourrique depuis des millénaires ?
Bah, pensez ce que vous voulez, moi, je vais me prendre un Aspégic.