J'ai certaines difficultés à m'exprimer au sujet de 2001, car j'ai, avec ce dernier, un rapport qui ne se veut pas très cohérent. Il y a de cela quatre ans, j'ai regardé le film sans réel intérêt quelconque. Mes premières impressions n'étaient pas très honorifiques et je dois le dire, ce film ne m'avait rien fait, ou du moins, il m'a en quelque sorte laissé sur ma faim.


Jusqu'alors je n'ai pas revu 2001. Les années passent et ma culture cinématographique évolue avec ces-dernières. Mes goûts changent et ma vision sur ce qu'est le cinéma se révèle être beaucoup plus dense et riche de jour en jour. Je commence à partir à la recherche de film reconnu par la sphère cinéphile, je croise le chemin de Citizen Kane, Apocalypse Now, 12 Angy men et bien d'autres. Bien évidemment ce 2001 est toujours cité aux côtés de ces mêmes films, qui partagent d'ailleurs tous les mêmes titres honorifiques que sont ceux de film culte, intemporel et bien-sûr, possèdent tous le nom de chef-d’œuvre.


A plusieurs reprises l'envie de revoir ce film - avec un œil nouveau, cette fois-ci - me vient à l'esprit, mais jamais cette pensée ne se concrétisera.


Jusqu'à ce jour précis, le 16 mai 2018 où le film, restauré en version 30mm d'origine sort en salle. Une occasion en or pour redécouvrir ce film qui, selon les dires, reste l'un des plus importants du septième art.


Ce qui m'a frappé d'entrée de jeu - et tout le long du film d'ailleurs - c'est le fait qu'il ne semble pas vieillir. On pourrait bien le qualifier de Dorian Gray du cinéma. Les effets spéciaux viennent accentuer le côté intemporel du film, lui donnant ce corps qui n'a jamais vieilli et cette âme qui a encore à dire. Bluffant pour l'époque et, à mon sens, rivalise encore avec les films actuels.
A l'encontre de ce que je pensais, les 2 h 30 de film se sont avérées agréables et intéressantes. (je me souviens m'être ennuyé devant le film à mon premier visionnage). Le rythme du film est assez bien, voire très bien géré et ce grâce aux différents chapitres proposant de la nouveauté, tant au niveau des personnages qu'au niveau des environnements.


J'ai souvent vu que le film devait se 'ressentir' comme une expérience. Si de mon côté je n'ai pas plongé dans cette immersion au point de ressentir le film, cela ne m'a pas empêché de l'apprécier à sa juste valeur (ou justement non ?). Le peu de dialogue est un point fort du film, car il permet, pour nous spectateur, de se concentrer sur ce que le film nous donne à voir (ou plutôt à ressentir), au lieu d'être attiré par des dialogues banals. Enfaîte en regardant le film, nous sommes obligés de nous plonger dans ce dernier pour comprendre et analyser ce qui nous est montré. On ne peut pas rester indifférent devant ce film.


Ce qui frappe aussi, c'est l'importance que ce film a eue - et à toujours - sur ses compères. On ne peut ne pas voir les multiples références et influences jonchant les films de science-fiction s'inspirant, volontairement ou pas, de son univers. L'ambiance d'un Alien avec cet espace infini où les sons ont une importance majeure dans l'immersion proposée. Le silence d'un Gravity renouant avec la tranquillité qui parcourt le voyage des astronautes de 2001. Et bien-sûr la quête et la destinée des hommes vers un voyage repoussant leurs limites dans Interstellar. Sans oublier les films proposant cette vision épileptique du passage d'un point de l'univers à un autre comme dans Contact, Star Wars et, une nouvelle fois encore, Interstellar.


Interstellar m'apparaît maintenant comme l'un des dignes héritiers de 2001. Les différentes références, les paysages spatiaux et le 'contact' avec des êtres supérieurs en point d'orgue. Le caractère contemplatif de 2001 qui se veut très lyrique et musicale se retrouve, à une échelle différente, aussi dans Interstellar.


Rien d'étonnant puisque c'est ce même Christopher Nolan qui, avec l'aide des studios Warner, s'est lancé dans la restauration d'une copie 30mm. 2001 est de ces films qui marquent nombre de cinéastes, comme Christopher Nolan, de nombreux autres acteurs du monde cinématographique ont pour origine leur passion pour ce film OVNI.


De toute évidence le film réussit son pari d'impliquer le spectateur dans son univers et de le faire réfléchir quant aux questions - sans réponses, au plus grand désarroi de certains - posées par les différentes péripéties des personnages.


2001 repose avant tout sur l'imagination de son spectateur. Sur sa faculté à appréhender l'inconnu. Nous sommes dans le même état d'esprit que ses personnages, découvrant avec eux un monolithe présent depuis des années sur la lune, le combat contre l'intelligence artificielle et la découverte de l'espace.


SensCritique propose une liste où les membres peuvent lister les films « qu'on aime au bout de plusieurs visionnages ». Je viens donc confirmer cela, car si à ma première tentative le film ne m’a pas surpris, ou du moins, séduit. Je dois dire que c’est chose faite maintenant.

Blind__Phantom
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le 30 mai 2018

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