2001 : L'Odyssée de l'espace par jcs92

2001 est un film à part. Avant de le visionner je n'en ai pas consulté le synopsis. J'étais déjà un grand admirateur de Kubrick dont la singularité du style m'avait marquée, même si pour autant je n'avais pas été 100% emballé par les deux oeuvres que j'avais vues auparavant, Orange Mécanique (j'ai toujours du mal avec celui-ci) et Full Metal Jacket (dans le genre "film de guerre qui parle du côté absurde de la guerre et délaisse l'aspect combat", je préfère mille fois Apocalypse Now, dont j'adore le rythme lent et le côté mystique).

2001, donc, m'a complètement retourné le cerveau. En premier lieu pour sa première partie, déroutante étant donné les "sujets" mis en scène mais également grandiose de par la beauté absolument époustouflante des prises de vue. En me basant sur ma maigre expérience de cinéphile, j'ai le sentiment qu'il est rare que les 10 ou 20 premières minutes d'un film soient à ce point marquantes et essentielles à l'appréciation et à la compréhension de l'oeuvre.

Egalement, j'ai été surpris de constater que pour un film produit au milieu des années 60, la qualité des effets spéciaux des scènes dont l'action se déroule dans l'Espace atteint un niveau de réalisme remarquable. Bien sûr, sur certains plans, en plissant des yeux et en y regardant de plus près on peu distinguer certaines faiblesses dans la restitution d'un rendu qui se veut le plus photoréaliste possible. Mais ces moments sont rares et étonnamment, je préfère sur ce point un bon vieux 2001 à bon nombre de films des années 2000/2010 dont je trouve les couleurs moins belles/naturelles et certains effets trop forcés, donnant presque l'impression du jeu vidéo.

Enfin, l'atmosphère du film est évidemment l'élément déterminant qui m'a fait adorer le film. Dès le début on comprend bien qu'on est en plein dans une oeuvre envoutante, emprunte de mysticisme et de symbolisme. Sans vouloir trop vous spoiler, essayez par exemple de faire attention à l'utilisation des formes géométriques tout au long du film (rondes, carrées, allongées, etc.). J'ai beaucoup aimé également le flou qui entoure "l'intrigue" (c'est un bien grand mot) du début à la fin. On a l'impression de ne pas bien saisir ce qui se trame la plupart du temps et on est pas sûrs d'avoir compris quoique ce soit à l'arrivée mais ce n'est pas grave, j'adore les thèmes philosophiques et la prise de tête quand elle est bien amenée ! Paradoxalement, dans ce cadre, les dialogues sont distillés à très petites doses, reléguant les personnages au second plan pendant la majeure partie du film : c'est bien l'environnement qui entoure les protagonistes qui a la part belle ici. De fait, la musique joue pour beaucoup dans la capacité qu'à la film d'immerger totalement le spectateur dans son univers singulier ; ce mélange de pièces de l'ère romantique, avec par exemple une valse (Le Beau Danube Bleu : http://bit.ly/HEBI7D), et de compositions modernes rythme parfaitement l'enchainement lent et majestueux des images (superbes, encore une fois).

En bref, 2001 est à mes yeux une oeuvre essentielle. C'est même à ce jour mon film préféré. Je constate avec plaisir que certains ont même jugé qu'il s'agissait là du meilleur film de tous les temps : http://bit.ly/HFbSRo (pour une fois que ce n'est pas Citizen Kane qui figure au 1er rang d'un tel classement !). Pour conclure, je dirais que ce qui explique ma fascination pour cette oeuvre est avant tout l'expérience audiovisuelle qu'elle procure bien plus que le jeu des acteurs, ce qui au fond ne me surprend pas dans la mesure où ma forme d'art préférée reste la musique instrumentale.