12 Years a Slave par Catmenteen
Les films autour de l'esclavage se font de plus en plus présents sur les grands écrans, comme l'exaltant Django Unchained de Tarantino l'an dernier. Twelve Years a Slave (ou 12 Years a Slave) parvient à se frayer un chemin parmi les grands, Steve McQueen nous prouve à nouveau son talent, et avec un sujet pourtant vu et revu.
C'est une nouvelle vision de l'esclavagisme que nous offre ce réalisateur, déjà par le sujet : un homme libre qui devient esclave et cela durant douze ans. Il est donc intéressant de découvrir qu'un homme noir au 19ème siècle pouvait vivre libre et richement, qu'il y avait de rares exceptions comme celle de Solomon Northup. Steve McQueen ne tombe pas dans l'extrême, en ne dévoilant que des esclaves chétifs et mourant de faim, Chiwetel Ejiofor a au contraire une sacré carrure, comme la plupart des esclaves du film.
C'est d'ailleurs le casting composé de très bons noms, comme Fassbender (dirigé à deux reprises par McQueen dans Hunger puis Shame) en négrier sans compassions ou même Ejiofor dans le rôle titre. Ils délivrent avec justesse cette histoire vraie, comme pour le réalisateur qui met en scène tout cela avec un profond réalisme. Les seconds rôles forment un portrait de différents personnages impliqués dans l'esclavae (du maître soucieux, par Benedict Cumberbatch, au raciste sans pitié, Paul Dano) et nous permettent de mieux comprendre le réel impact du commerce d'humains. La révélation de ce film est la jeune Lupita Nyong'o, elle fait preuve d'un talent monstre et est celle qui nous émeut le plus.
Malgré quelques longueurs, durant ces douze années relatées en un peu plus de deux heures, et une musique d'Hans Zimmer parfois maladroite et trop présente, nous sommes passionnés par le combat de cet homme pour retrouver sa liberté. Nous nous sentons aussi impuissants que lui face aux Epps (Fassbender et Sarah Paulson, dans la rôle de sa terrible femme). Nous souffrons pour lui, en entendant les coups de fouets. Alors que le tout est présent à travers une très belle photographie et accompagné parfois par quelques moments de répits, quand d'autres personnages lui redonnent espoir.
Steve McQueen donne une nouvelle vision de l'esclavagisme, poignante et portée par un très bon casting. C'est donc un très beau film qui est à voir.