Peu d’intérêt car dénué de perspective ou de réflexion.

Voici le 3e film de Steve McQueen, après le très bon Hunger et le clivant mais génial selon moi Shame, avec encore une fois Michael Fassbender.
Il est cette fois accompagné Chiwetel Ejiofor dans le rôle principal, plus habitué dans sa carrière aux seconds rôle très moyen ainsi que des apparitions de Benedict Cumbertatch et Brad Pitt pour ne citer qu'eux.

Qu'est il arrivé a Steve McQueen ?
Comment un cinéaste qui a fait deux films avec une vraie sensibilité peut il sortir un film aussi lourd et mauvais techniquement ?
Il faut le dire, les bons sentiments ne font pas de bons films.
Et un sujet aussi lourd est souvent casse gueule car peu (aucun ?) ne se tente à le traiter de manière intelligible et non comme un grand spectacle tire larmes.

Le film s'ouvre sur un scène de travail dans les champs de canne à sucre alors que Northup est déjà esclave qui est absolument mauvaise.
La caméra est a hauteur de feuillage et s'avance peu a peu vers les personnages et ca commence déjà très mal, car ce plan sort de nulle part, puisque la caméra ne représente personne, comme si sa vision était celle d'un spectateur invisible qui vient regarder.
Cet espèce de voyeurisme sera d'ailleurs présent tout le long du film et est absolument insupportable de démonstratif.

Vient ensuite un retour arrière sur Northup en tant qu'homme libre avec un multi-plan sur le réglage de son violon qui frise l'épilepsie, avec pas loin de 10 plans différent en 5 secondes avec des cut très violent.
Cette manière de couper les plans de façon très violente et directive restera elle aussi une grande partie du film et rend le temps qui passe absolument secondaire, ce qui est incompréhensible vu le sujet traité.

Il faut ensuite parler la bande sonore.
Cette tendance récurrente depuis The Dark Knight et Inception à faire de la musique de film un espèce de bruit monumental qui vient taper sur le spectateur de manière répétitive n'a aucun sens.
La musique totalement extérieur au film, aussi forte et puissante soit elle, n'apporte rien à l'ambiance du film, car elle n'a rien a voir avec le ressenti des personnages.
Je passe d'ailleurs sur deux scènes ou la musique d'ambiance est mélangé a la bande sonore du film elle-même (une fois la musique du violon de Northup et une fois un discours d'un négrier) car on frise l'incompétence.
Autre gros problème selon moi, la durée du film a rallonge pour rien, car pas loin 15-20 minutes sont des plans de paysages inutiles ou des plans absolument démonstratifs de cruauté qui n'apportent rien, au contraire elles vous sortent du sentiment d'attachement, car focalisent le spectateur sur la douleur physique visible plutôt que sur l'enfer moral.
Alors tout le film n'est pas a jeter loin de là.
Les acteurs principaux sont tous absolument fabuleux et certain(e)s secondaires aussi.
Notamment les performances de Chiwetel Ejiofor et Michael Fassbender.
Mention spéciale à Chiwetel Ejiofor qui n’a jamais eu de rôle de cette envergure et sort une prestation magistrale du début à la fin et surnage totalement dans le film.

Certains plans de la deuxième partie du film (celle avec Michael Fassbender) sont géniaux, rarement les scènes entières malheureusement, car Steve McQueen s’attache toujours a vouloir faire du démonstratif inutile, la ou les paroles et des plans discrets suffisent et renforceraient même l’aspect épouvantable de la condition des esclaves.

Malheureusement je crois que le film s’est fondamentalement trompé de sujet.
Car si le récit et témoignage de M. Northup, est surement incroyable à lire, il n’a aucun intérêt dans le propos au cinéma sur la traite des esclaves et des rapt d’homme libre.
Car le vrai sujet est bien là !
La véritable ignominie arrive dans les quelques lignes qui drapent la fin du film, nous révélant que les deux procès intentés par M. Northup en homme libre vis-à-vis de ses ravisseurs et de ses bourreaux ont été perdu.
Voilà le vrai sujet et l’horreur morale que devait subir les noirs même libre à cette époque, ou un Noir ne pouvait pas gagner face à la justice, quelque que soit les abominations commises par des hommes blancs et aurait forcés le rapprochement avec la justice actuelle qui semble parfois avoir gardé cette double vitesse même après plusieurs siècles d’abolition et de constitution.

12 Years a Slave n’est pas un bon film, car il n’apporte rien.
il s’affaire à démontrer que l’esclavage est quelque chose de violent, de malsain et amorale, ce qui n’est absolument aucun intérêt , tant l’universalité de la morale le prouve et défend ses valeurs alors qu’il aurait été bien plus intéressant de traiter la 3e partie de la vie de M. Northup et son combat pour l’égalité des chances face aux vraies problèmes de l’Amérique.

PS : Cela renforce mon sentiment que les films à oscars sont souvent des films très facile, qui reposent sur les acteurs plus que sur le film lui-même et ne s'engagent jamais de peurs évidemment de froisser le public et de n'être plus prétendant aux oscars justement.