Enfin, un réalisateur qui ne prostitue pas ses acteurs en les faisant tous rentrer dans une affiche promotionnelle, de façon à appâter le plus grand monde. On est pas là pour citer de nom... mais The Counselour (C A R T E L) de Riddley Scott, c'est l'exemple parfait du film qui fait sa pub sur son casting, et qui finalement ne dit pas grand chose, dans ce qu'il est ou même dans son affiche.

Pour en revenir au principal concerné, c'est à dire le 3ème film du mec qui nous a déjà giflé à 2 reprises : La première fois avec Hunger, et la 2ème avec Shame. Steve McQueen.
Point commun entre ses films si ce n'est Michael Fassbender ? Des films coup de poing, qui n'ont pas peur d'aborder des sujets piquants, toujours porter par des prestations remarquables, qu'on imagine poussées par une direction d'acteur efficace, fidèle aux grands réalisateurs. Car oui, Stevie va marquer l'histoire de son homonyme. 100%.

En même temps, il a tout ce qu'on demande à un (très) bon film. Il parle de plein de choses, sans être manichéen du tout. Tous les hommes blancs ne soit pas noirs, tous les hommes noirs ne sont pas blancs. Sans remettre en question le rapport dominant/dominé évidemment, le film trouve avec justesse un milieu entre condamner l’esclavagisme sans tomber dans le misérabilisme. Cette histoire "vraie" est criante de vérité.
Après, le problème que j'ai avec ce genre d'histoire, c'est que c'est une histoire triste. Une histoire faite pour nous tirer la larme, et j'aime pas trop ce principe là, malgré le devoir de mémoire et de remise en question (sublimés par un troublant regard caméra) toussa toussa évidemment. Ce qui me plait le plus avec ces histoires, terribles, c'est le yoyo émotionnel crée grâce à un pseudo syndrome de Stockholm. L'espoir dans le désespoir. Avoir de l'empathie pour des êtres immondes, des mecs qui ne respectent rien, comme on l'a fait pour Shame par exemple, toute proportion gardée. Là, les acteurs ont une grande part à jouer, comme le montre cette quantité de plans intrusifs(rapprochés, gros plan, très gros ... ), renforçant l'identification et l'idée de l'implication du spectateur. Vous l'aurez compris, la mise en scène est super propre et Sean Bobbitt fait toujours autant du bon boulot sur la photographie, retrouvant McQueen après l'avoir temporairement lâché pour Derek Cianfrance sur The place beyond the pines. Le mec choisit quand même bien ses projets, à l'inverse de beaucoup de monde dans le monde du cinéma.

Je me sens quand même obligé de finir en invoquant symboliquement la fameuse scène de la rencontre des esclaves avec les natifs américains, symbolisant parfaitement la rencontre de 2 peuples et 2 cultures différentes, mais se passant sans la moindre encombre, le plus pacifiquement possible. Et pourtant, l'étonnement et l'incompréhension sont là, mais le respect aussi. Et c'est quand même le plus important.
Ghettoyaco
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le 21 janv. 2014

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Ghettoyaco

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