Complètement sous le charme après ma lecture du premier tome du Jeune acteur, j'avais bien envie d'entamer une autre série de BD par Riad Sattouf, et c'est L'arabe du futur qui me faisait de l’œil.
Ce premier volume a été un régal à lire car Sattouf réussit à taper juste à chaque fois. Que ce soit les expressions de ses personnages, dessinés de façon simple mais qui dégagent quand même quelque chose, la gestion des couleurs selon le pays où se déroule l'action et surtout ce portrait du Moyen-Orient à hauteur d'enfant et d'un père aussi dangereux que touchant.
Parce que c'est ça qui me plait avec cet auteur : au lieu d'expliquer bêtement les choses, il les montre. On a à la fois un récit d'enfance qui se déroule et tout un tas d'éléments en parallèle, qui font le quotidien de ce gosse, et qui passent par des détails. L'odeur des gens, les maisons avec des portes sans clé, les chantiers vides, les jouets des gamins : il passe par toutes ces petites choses balancées innocemment pour qu'on comprenne ce qui est en train de se passer dans ce pays et c'est très efficace. C'est ce qu'il fait toujours d'ailleurs dans Le jeune acteur avec le monde du cinéma. J'aime beaucoup ça car ça peut aussi bien nous donner un sourire en coin que nous faire grincer des dents pendant la lecture, et c'est complètement voulu.