A force de lire des shonens bâtards quand on a 15 il y a deux voies qui s'ouvrent à nous : continuer à lire uniquement du One Piece, Dragon Ball Z et Naruto en pensant que le manga se résume uniquement à ça ou voguer vers d'autres horizons en parallèles des lectures mainstreams. L'exploration en eaux troubles mènent alors à deux nouvelles voies : le hentai et le reste.
BON. On va pas vanter tout les mérites du hentai ici, les histoires sont redoutables d'efficacité et arrivent toujours à nous détourner du fait que le mec fait de la pédophilie avec sa fille qui a des tentacules, les dessins hauts en couleurs valorisent une galerie de personnages qu'on ne demande qu'à mieux connaître et puis surtout, il y a des boobs.
Et puis sinon il y a l'autre penchant de la littérature underground : la violence. Attention Pedro j'te dis pas que les mangas c'est que de la violence ou du sexe ou les deux et que c'est à cause de ça qu'on a des tueurs en séries mais que quand tu découvres la face obscure de l'Homme à travers de la BD en noir et blanc nippone eh bien il y a deux approches.

Bref, The World is Mine fait l'apologie de la violence, la remet en question, la tourne en ridicule et puis finit par l'esthétiser.
Grâce au trio amoureux Mon-Toshi-Higumadon, le mangaka rentre dans toute la perversion sadique la plus profonde de l'être humain et si vous croyez que les premiers tomes sont cruels alors les derniers devraient finir de vous achever à coups de carnages en double page et d’hémoglobine couleur pétrole.
La violence devient finalement le 4ème personnage central du manga, elle accompagne les 3 premiers dans leur errance à travers un Japon désabusé, géré par des politiques sociopathes et des flics incompétents. Tous sont tournés en ridicules comme une caricature de l'Homme dans toute sa splendeur et ce qu'il a de plus égocentrique, fou et violent en lui.

Si il faut s'habituer au chara design qui ne pardonne ni les femmes ni les hommes il faudra surtout s’accommoder des scènes de destructions, de tortures et même de sexes. A ne pas mettre entre toutes les mains, The World Is Mine met une sacrée baffe, un peu comme celles que distribue Higumadon, cette adorable boule de poil aux yeux de biche. Il n'est en aucun cas question de rendre les héros de l'histoire comme tels (car il vaut mieux parler de méchants en fait) ou de légitimer leur actes mais par la logique absurde que développe TWIM, on finit par être amené à se demander comment le Japon et plus largement n'importe quel pays réagirait à cet élan de massacre ? Jusqu'où certaines personnes peuvent-elles aller dans leur folies ? Et surtout est-ce que le monde nous appartient vraiment ?

Je n'avais même pas 18 ans et j'avais lu The World Is Mine, Dragon Head et Battle Royal. Le trio gagnant à n'en pas douter.
Kaptain-Kharma
8
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le 3 déc. 2013

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Kaptain-Kharma

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