"Allez, sors-moi de là rapidement !"

Avec ce quatrième volume de sa série narrant l'histoire d'un pensionnat pour orphelins et enfants abandonnés dans la province nippone des années 70s, Taiyou Matsumoto nous offre une nouvelle plongée émouvante, drôle et superbement nostalgique à travers plusieurs histoires. Le lieu, toujours au centre du récit sert ainsi de point de ralliement pour les personnages, devenant ainsi à la fois source de réconfort ou reflet d'une famille absente.


Dans ce Japon des oubliés, les trajectoires des différents protagonistes se croisent, s'accompagnent et se confrontent avec tous le même souci : celui de vouloir se sentir moins seul.


Avec un trait brouillon mais qui sait s'adoucir lorsqu'il s'agit de souligner un visage, un sourire ou une émotion cachée derrière une paire de lunette, Matsumoto maîtrise à la perfection la mise en scène et nous propose de véritables moments de poésie, laissant ainsi toute sa place au silence.


Une nouvelle fois, le monde des enfants se confronte à celui des adultes, et chacun cherche, avec des petits mensonges, bricolages ou chapardages à s'échapper de ce seul lieu où pourtant les gens en charge sont les seuls à se porter volontaires pour les aider.


Ce contraste permanent entre les enfants des familles et les enfants du refuge transperce le cœur, et chaque moment d'évasion, à l'image d'une course de voiture gagnée à bord d'une carcasse, nous rappelle que l'imagination des enfants reste un bonheur que les actes des parents ne pourront jamais enlever.


Drôle, juste et émouvant, cette histoire est un véritable voyage où les proportions, les regards et les attitudes se démarquent sans pour autant dénoter. Un bijou de narration, forcément aidé par un trait capricieux, changeant & généreux, à l'image des enfants du pensionnat

Versa
8
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le 2 janv. 2016

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