Ma vie avec Clint
Clint est octogénaire. Je suis Clint depuis 1976. Ne souriez pas, notre langue, dont les puristes vantent l’inestimable précision, peut prêter à confusion. Je ne prétends pas être Clint, mais...
le 14 oct. 2016
125 j'aime
31
Philippe Pelaez et Patricio Angel Delpeche soignent la première adaptation du très apprécié roman de Julien Sandrel
Ce fell-good book a une belle histoire, au moins à deux titres. Évoquons d’abord l’auteur, Julien Sandrel, qui voit son premier roman traduit en 26 langues, adapté au cinéma, au théâtre et en bande dessinée, lui permettant de quitter son entreprise pour vivre de sa plume, ce qui, à l’heure de la paupérisation croissante des auteurs, n’est pas une petite merveille.
Puis, arrêtons sur le scénario de Philippe Pelaez. Louis, 12 ans, est gravement accidenté et plongé dans le coma. Thelma, sa mère, est effondrée. Rongée de culpabilité, elle démissionne d’un emploi harassant et engage un procès contre son patron, qu’elle gagnera. Prévoyante, elle possédait un épais dossier sur l’odieux phallocrate. Elle découvre que Louis tenait un journal, dit des Merveilles, recensant tout ce qu’il voulait réussir pour réussir sa vie. Touchée par la précision de ses rêves, elle s’engage à vivre, à sa place, les différentes épreuves, toutes plus folles les unes que les autres, puis à les lui raconter, dans sa chambre, pour la plus grande joie du personnel hospitalier. Or, vous avez deviné, Luc entend, raisonne et fait office, en voix off, de commentateur. Pour ajouter une pincée de pathos, il apprend incidemment qu’il sera « débranché » dans 30 jours. Le compte à rebours fatal est lancé.
Est-il utile d’adapter en bande dessinée un best-seller, a priori, à la lecture facile ? On peut en douter, d’autant plus que le format retenu est trop court, contraignant Patricio Angel Delpeche à réduire la taille de ses cases. Parfaitement soutenu par des couleurs douces et claires, le dessin semi-caricatural est plaisant, moderne et résolument optimiste. Thelma et sa mère sont sympathiques. Les épreuves tirées du Livre des merveilles sont objectivement drôles et insolites. Ce garçon a une imagination particulièrement fertile. Thelma recouvrera l’amour et changera de vie. Je me garde de vous raconter la fin, mais profitez du temps qui vous est donné.
Créée
le 10 déc. 2022
Critique lue 26 fois
3 j'aime
Du même critique
Clint est octogénaire. Je suis Clint depuis 1976. Ne souriez pas, notre langue, dont les puristes vantent l’inestimable précision, peut prêter à confusion. Je ne prétends pas être Clint, mais...
le 14 oct. 2016
125 j'aime
31
Je dois à Hayao Miyazaki mon passage à l’âge adulte. Il était temps, j’avais 35 ans. Ne vous méprenez pas, j’étais marié, père de famille et autonome financièrement. Seulement, ma vision du monde...
le 20 nov. 2017
123 j'aime
12
J’avais sept ans. Mon père, ce géant au regard si doux, déposait une bande dessinée sur la table basse du salon. Il souriait. Papa parlait peu et riait moins encore. Or, dans la semaine qui suivit, à...
le 11 juin 2016
121 j'aime
30