J'ai aimé :
• La relation ambiguë entre Jojo et Batou à son apogée. Sont-ils si différents ? Le Joker le dit bien : Une seule mauvaise journée a fait basculer sa vie et il en est de même pour Batman. Personnellement ma plus mauvaise journée c'est l'expulsion de Zizou en finale de la CDM 2006. On a le drame qu'on mérite hein.
• La fin. Une fin qui fera encore parler dans un siècle.
SPOIL : Batman est-il allé jusqu'à craquer ? Le Joker est-il mort ? Personnellement je pense que oui. Déjà, le titre du bouquin est quand même évocateur non ? Puis, la blague finale, parlant de deux fous (!) qui veulent traverser d'un toit à l'autre sur le faisceau d'une lampe afin de s'échapper d'un asile. Un des deux fous proteste car il a peur que son camarade n'éteigne la lampe quand celui-ci sera en train de traverser, entraînant sa mort. Que représentent les dernières case ? Une flaque d'eau. Que voit-on dans cette flaque d'eau ? Le faisceau (!) des phares d'une voiture qui disparaît au moment même où les rires cessent. Merde ! Je ne sais pas ce qu'il vous faut ! De plus, le Joker semble comprendre juste avant que la fête est terminée. Il semble à bout, bafouille et Batou comprends qu'il n'y a pas de "bonne" façon d'en finir car il est trop tard. OBJECTION : Ceci étant, la dernière case fait écho à la première. Serait-ce le signe que tout ceci est sans fin ? Peut-être ... Je préfère quand même penser que Batou tue Jojo car c'est beaucoup plus fort symboliquement. Batman bascule lui aussi dans la folie meurtrière. Ils ne sont donc définitivement pas si différents. FIN DU SPOIL.
• Le drame de Barbara. Scène surréaliste où l'accoutrement du Joker participe étrangement à l'horreur de celle-ci.
• Le supplice de Gordon où toutes les photos sont suggérées. Un choix fort qui permet d'imaginer le pire. Qu'est-il vraiment arrivé à Barbabra ?
• Le passé du Joker qui le rend sympathique aux yeux du lecteur. Assez troublant sachant qu'il est ici plus cruel que jamais.
• Le dessin de Bolland, absolument magnifique. Techniquement irréprochable. Avec de fantastiques échos entre les pages où se déroule l'action et les pages sur le passé de Jojo. Mention spéciale à la case où la crevette se fait arracher deux pattes, renvoyant à la suivante où Batman apprends que Barbara ne remarchera plus jamais. Jolie travaille sur les couleurs également. Avec cette teinte rouge qui s'intensifie à chaque flashback, pour finalement évoquer les lèvres du Joker et ses larmes de sang.
• Le format franco-belge. Assez original pour le souligner.
Je n'ai pas aimé :
• Batmobile d'une laideur incroyable. Oui, Killing Joke a un défaut.
Verdict : Très bon.