Pour les adeptes de parcours de formation et de confrontations sociétales...

Walter Appleduck a immédiatement attiré mon regard lorsque j’ai découvert qu’il était le fruit de la collaboration de Fabrice Erre et Fabcaro. En effet, je garde un excellent souvenir du diptyque Z comme Don Diego qui jouait avec originalité et drôlerie de l’univers du célèbre vengeur masqué. La couverture était sans équivoque : les deux auteurs avaient décidé de jouer avec les codes du western. Le titre Cow-boy stagiaire de ce premier épisode nous laisser espérer un moment de lecture drôle et décalé. Du bonheur en perspective ?

Le héros de cette série est décrit sur la quatrième de couverture avec les mots suivants : « Walter Appleduck est un étudiant cow-boy qui fait son stage dans la petite ville de Dirty Old Town auprès de Billy, le shérif adjoint. Il va ainsi apprendre les petits trucs du quotidien, la base de la vie en société, comme massacrer des Indiens, pendre des bandits et se moquer des filles. »
Avant d’entrer pleinement dans ma critique, je vais vous décrire la structure de l’album. Il se découpe en dix chapitres. Chaque planche est découpée en douze cases et « une chute » apparaît toutes les six cases. Cela offre donc un rythme régulier et assez soutenu à la lecture. Il ne restait plus qu’à espérer que le talent des auteurs permettra de le suivre sur le plan humoristique.
Sans surprise le ton de cette lecture est léger et décalé. Les auteurs prennent un vrai plaisir à jouer les codes du western. Le rythme de la narration est efficace et j’ai souri très fréquemment au cours de cette découverte. ***Cow-boy stagiaire*** est un ouvrage qui s’avère drôle et divertissant. Ce n’est déjà pas si mal.
Le support comique de base de la narration est le duo de personnages principaux. Le premier est Walter. Il est un stagiaire, éduqué, « civilisé » et sensible des valeurs modernes de la société. Son tuteur est l’adjoint du shérif qui ne brille pas par son intelligence et sa réflexion. Ce dernier est complètement immergé dans les codes du western qui, avec nos yeux actuels, nous paraissent aberrants et idiots. Cette cohabitation est très réussie et fait naître fréquemment des moments rigolos.
Cet album est une succession de gags. Ils utilisent un nombre de cordes humoristiques relativement varié. Cela n’empêche pas les auteurs de créer des fils conducteurs qui s’avèrent être un atout pour la dimension drôle de certaines situations. Les chutes des blagues sont souvent surprenantes et bien tournées. Je ressens une vraie sympathie pour les personnages qui participe à la bonne humeur divertissante que dégage la lecture. ***Cow-boy stagiaire*** possède une identité comique qui lui est proche. C’est un point très positif de ne pas ressentir de « déjà vu » au fur et à mesure qu’avance notre découverte de l’ouvrage.
Le dessin correspond au style caractéristique de Fabrice Erre. Je le trouve assez « cartoonesque ». Cela le rend assez facile d’accès au lecteur. Les tons très colorés accentuent cet aspect offre une identité graphique pleinement en symbiose avec l’esprit et le ton de l’album. 
Pour conclure ***Walter Appleduck*** offre un premier épisode sympathique et drôle. J’ai trouvé cette lecture suffisamment divertissante pour être attentif à la sortie en librairie du prochain tome. A défaut de faire partie des plus cultes des collaborations entre Fabrice Erre et Fabcaro, cette série s’inscrit dans la lignée de l’esprit des précédentes productions du duo. Et il s’agit à mes yeux d’un joli compliment…