Polonius
6.1
Polonius

BD franco-belge de Picaret et Jacques Tardi (1977)

Quand j'étais petit, tout en haut d'où étaient rangées les Tintin et Asterix, se trouvaient les BD "adultes" de mon père, censées être hors d'atteinte.
Un jour, profitant d'être seul, j'ai pourtant réussi à en attraper une au hasard. C’était Polonius.


L'histoire de Polonius se déroule dans un lieu inconnu, durant une période qui semble être une antiquité archaïque.
Polonius quitte donc sa steppe dans laquelle la survie être très difficile, pour tenter sa chance dans la sombre métropole de Ru.
Malheureusement, il sera capturé sur la route et envoyé au bagne. Par chance, il sauve in extremis de la noyade un officier en visite. Affranchis et sous la protection du miraculé, Polonius fait son entrée à Ru. Il côtoie les puissants de la ville et peut même choisir une compagne au marché aux femmes. Mais Polonius s’ennuiera rapidement de cette nouvelle vie.
Il fera alors la rencontre de Chimos, un savant qui possède des objets inconnus et fascinants. Chimos va proposer à Polonius de monter une expédition, dans le désert, pour trouver d'autres de ces objets, qui semblent venir d'un passé plus évolué. Mais pendant son absence, Polonius sera trahi par ses amis et sa femme. De plus, Chimos, après le saccage de son musée, se suicide, mettant ainsi fin aux expéditions.
Polonius devient froid et amer. Sa chute se poursuivra jusqu’à que celui-ci se retrouve seul, errant au milieu des cadavres, dans Ru ravagée par la peste.


J'ai beaucoup été marqué par cette BD. Même si ce n'est pas la meilleure œuvre de Tardi, ce fut ma première rencontre avec le dessinateur, et qu'elle rencontre! L'album est particulièrement sombre, même pour du Tardi. La mort est omniprésente; des tribunaux d'inquisiteurs condamnent à des sévices ignobles; les femmes sont des marchandises; et hors de la ville, d'inquiétantes montagnes transforment en bêtes les hommes qui s'y perdent.


Polonius m'a retourné de part la violence ces visions dépeintes et la noirceur de ce monde. Cela fait parti pour moi de ces œuvres que l'on découvre trop tôt, mais qui marquent à vie.

Sohmsok
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le 9 juin 2020

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