Black Rock - Tyler Cross, tome 1 par louielouie

Aujourd’hui on s’en va au Texas sous un soleil de
plomb. Dans ce pays, un homme seul sans monture
est un homme condamné. Pistolet à la ceinture,
Stetson vissé sur le crâne, regard ténébreux et costard
italien, voici Tyler Cross. Profession : Truand à temps
plein.
Le deal a foiré, les Mexicains ont tiré sur tout ce
qui bouge. Tyler est seul à s’en être sorti vivant.
Dorénavant il doit avancer, une sacoche remplie
d’héroïne pure en bandoulière, direction Black
Rock. Cette petite ville industrielle paumée en plein
désert est à la merci de la famille Ragg, une bande de
péquenauds de la pire espèce bien trop intéressés par
la cargaison de Tyler.
Point de départ ultra classique pour une BD de "genre"
ultime, Tyler Cross s’inscrit dans la tradition des
westerns violents et frontaux des années 70. Ici, pas
de place pour les bons sentiments, l’homme est un
loup pour l’homme et la justice s’exécute à coups de
revolver.
Tout dans cette BD sent le cinéma. Chaque case,
chaque plan renvoie au meilleur de ce qu’a pu
produire les maitres du genre. On pense à Sergio
Leone pour la classe et à Sam Peckinpah pour la forme. Plans larges
sans paroles, regards durs, insistance portée sur
les armes ou encore l’évocation d’une violence froide
et gratuite immerge complètement le lecteur et ne nous donne d’échappatoire. Tyler
Cross n’est pas du genre à rigoler et manie le verbe
autant que le pistolet. Toutes les répliques fusent,
percutent et vont droit au but. Chaque case claque au visage comme un
fouet. Découpée comme un film, on assiste plus à une
bande dessinée construite à la manière d’un storyboard.
L’effet produit est saisissant, on a l’impression
de lire un film en direct, l’action s’enchainant à un
rythme parfait.
Pour les amateurs on notera également certaines
ambiances qui rappelleront le « Kill Bill vol2 » de
Tarantino, notamment pour cette scène hallucinante
d’une évasion de prison vécue à travers le regard pervers
d’un serpent venimeux.
Alors,tenez-vous prêt, l’herbe ne repousse plus après le
passage de Tyler Cross

louielouie
7
Écrit par

Créée

le 27 mars 2017

Critique lue 157 fois

louielouie

Écrit par

Critique lue 157 fois

D'autres avis sur Black Rock - Tyler Cross, tome 1

Black Rock - Tyler Cross, tome 1
MmeTitanik
5

Déçue

C'est superbe, habilement découpé et on aurait envie d'encadrer certaines cases. La narration file à un train d'enfer, sans être trop linéaire grâce à de constants changements de point de...

le 3 févr. 2014

17 j'aime

Black Rock - Tyler Cross, tome 1
Strangeek
9

Du grand cinoche, sur papier glacé.

Profondément inculte en matière de BD franco-belge, c'est avec une grand envie que je me plonge dans Tyler Cross, récit accompagné d'une réputation plus que flatteuse. Le sous-titre marketing donne...

le 16 févr. 2014

16 j'aime

4

Black Rock - Tyler Cross, tome 1
Masto
9

Le polar de la rentrée !

Un hommage remarquable au polar américain des années 50 ! Décidément, l'association Nury / Brüno produit des étincelles après le déjà mythique "Atar Gull" ! Je le recommande vivement aux lecteurs de...

le 24 août 2013

16 j'aime

8

Du même critique

Soldat inconnu - No Body, tome 1
louielouie
7

Critique de Soldat inconnu - No Body, tome 1 par louielouie

Incursion dans l'univers troublant de « Nobody » par le bédéiste Christian De Metter. On se souvient de cet auteur pour avoir adapté en BD le livre de Dennis Lehane « Shutter Island ». Cette...

le 21 août 2017

2 j'aime

1

Groenland Vertigo
louielouie
8

Critique de Groenland Vertigo par louielouie

Amateurs (trices) de Tintin, la lecture de Groenland Vertigo devrait venir titiller votre curiosité. Car autant le dire tout de suite, nous avons affaire ici à un hommage appuyé à l’œuvre d’Hergé,...

le 21 août 2017

2 j'aime

Journal d'un fantôme
louielouie
7

Critique de Journal d'un fantôme par louielouie

Voici l’histoire d’un dessin en voyage. Une ébauche qui se cherche, qui se nourrit de ce qu’elle observe, de ses rêves, de ses rencontres et de ses déambulations. Le récit commence au Japon sous une...

le 27 mars 2017

2 j'aime