Est-ce bien utile de rappeler ce que Enter the 36th chambers a apporté au paysage musical du début des années 90? Est-il réellement décent de souligner ce que RZA, Method man, GZA, Raekwon et le reste de la bande de joyeux drilles a apporté au hip hop en cette mythique année de 1993? Des productions sorties de nulle part, des flows divers, épars, mais constamment à la hauteur des beats imposés par the RZA. Un des rares albums à faire l'unanimité dans le milieu des connaisseurs.
Wu tang forever sort quatre années après le coup de maître que constitue Enter the 36th chambers. Un challenge difficile à relever, d'autant que les sonorités du hip hop ont rapidement changé au regard du reste de la production de hip hop. Quoiqu'il en soit, le défi est relevé et bien relevé.
Suite à une introduction un peu longuette, le Wu entre dans le vif du sujet sur un beat soigneusement taillé sur lequel une douce voix annonce la couleur: "It's Wu motherfuckers, Wu tang motherfuckers".
En quatre ans, les choses ont bien changé, et comme souvent, on en regretterait presque que les productions ne soient pas restées les même qu'auparavant. Mais finalement, et au regard du nombre de productions que RZA a pu proposer à Method man, GZA et ses autres comparses sur leurs albums solo respectifs, il faut bien se faire une raison et passer à autre chose. C'est également en cela que Wu Tang forever est un test qui doit se muer en tour de force, car chacun a arpenté sa voie en solo durant les années ayant suivi la parution et le carton du premier album. Quoiqu'il en soit, la veine du Wu tang est toujours là, à n'en pas douter: des productions toujours aussi lourdes et dignes de leur label (Maria, It's Yourz), quelques mélodies détournées et autres notes de piano lancinantes (Older Gods, A Better Tomorrow).
Triumph est probablement le morceau le plus emblématique de cet opus tant il représente l'odyssée du groupe de Brooklyn. On peut également saluer la très bonne reprise de Little Ghetto Boy dans une version à faire claquer des cervicales, à des milles du standard de la soul de Donny Hathaway.
En somme, Wu tang forever est une belle réussite, un double album dense, travaillé, et bien loin du premier album à bien des égards. Reste au mélomane de décréter si c'est un mal ou pas.
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le 20 déc. 2011

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Anthony Boyer

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