Ce fut comme une révélation. Arctic Monkeys nous livre ici le meilleur album rock du XXIème siècle. À 19-20 ans, ce groupe au fort accent du Yorkshire donne une leçon de rock à ceux qui croyaient, comme moi, que celui-ci était mort ou presque en laissant la place à la division entre un rock mou dont Coldplay est le plus fervent représentant et un rock plus dur, original et sympa mais adoptant une démarche assez commerciale pour assurer ses ventes ; Green Day, White Stripes ou Franz Ferdinand (que j'aime beaucoup par ailleurs) en sont des exemples notoires.

Une pochette attractive, un nom étonnant, des titres on ne peut plus incompréhensibles, ce groupe s'annonce sympa. Et dire que je suis passé à côté de l'un des plus grands succès de ma génération.

Chaque écoute rend l'album meilleur. Les 4 musiciens assurent leur partie même si l'on doit admettre la supériorité de deux d'entre eux : Alex Turner et Matt Helder. Turner pour la voix si spécifique, avec un fort accent du nord de l'Angleterre et une vitesse qui rend certaines parties absolument inchantables ; sa voix est douce contrastant et adoucissant une musique largement héritée du punk rock. Sa guitare aussi. Si ses solos ne sont pas inoubliables, il ne démérite pas. Matt Helder pour une batterie possédant une rythmique absolument incroyable. Sans doute le meilleur batteur post-punk du début de siècle. Andy Nicholson, à l'époque à la basse ne démérite pas. Jamie Cook se met moins en valeur, mais je n'ai rien à redire sur ses qualités de guitariste.

Arctic Monkeys se distingue par une dynamique exceptionnelle sur chacune de leur chansons. Pas de refrains, la chanson est en perpetuel mouvement. On alterne, solo vocal, solo guitare, solo basse dans un tourbillon continu de musique. Le tout rythmé et tenu par une batterie de très haut vol qui nous donne envie de danser et de battre le rythme.

The View of the Afternoon, Fake Tales of San Francisco, You Probably couldn't see for the light but you were staring straight at me, Still take you home, Red lights indicates the doors are secured, Perhaps Vampire is a bit Strong but..., When the Sun goes down, From the ritz to the rubble, 9 chansons absolument extraordinaires où les riffs aussi géniaux s'enchaînent dans un rythme fabuleux qu'on a envie de recommencer éternellement.
I Bet That You Look Good On the Dancefloor me paraît encore meilleure. Première chanson du groupe, premier succès. et dire qu'ils avaient à peine 18 ans. Le refrain repris nous fait chanter avec eux. Le riff un peu supérieur aux autres, bref s'il n'y a pas un énorme décalage c'est une très grande chanson que le groupe a signé avec son premier tube.

Finissons sur une note négative avec A Certain Romance, manquant de rythme et les Riot Van et Mardy Bum qui, malgré leurs qualités indiscutables (solo de Mardy Bum), n'arrivent pas à s'imposer et jurent complètement avec le reste de l'album. C'est surement pas mauvais mais c'est pas Arctic Monkeys.

Artctic Monkeys ou l'histoire de 4 jeunes qui viennent du nord de l'Angleterre, qui jouent de la guitare par peur de s'ennuyer. Ca manque un peu d'originalité sans doute. Ils ont essayé ressusciter un rock qui paraissait bien mort jusqu'alors, alors on leur pardonne. Il fait beau dehors ? Tant pis, sortez si vous voulez ; tant que mon lecteur cd fonctionne encore, je ne vous envierais pour rien au monde.

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le 29 août 2012

Modifiée

le 14 sept. 2012

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Thomas_Dekker

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