Wars of the Roses
6.5
Wars of the Roses

Album de Ulver (2011)

Les loups ont changé. Ils ont muté, vieilli, et la meute s'est agrandie. Enfin, ils se sont tenus dans la lumière, face à leurs semblables.


Cet album est celui d'une métamorphose - encore ! - pour Ulver. Il fait suite à la première tournée en live de leur carrière, carrière pour laquelle ils ont fait appel au multi-instrumentiste anglais Daniel O'Sullivan (de Mothlite et Miracle, entre autres). A présent quatre, les loups nous livrent ici ce que l'on pourrait voir comme un bilan.


Wars of the Roses est un opus en deux parties distinctes. Dans la première, constituée de 6 morceaux, Ulver se regarde dans la glace et se demande ce qu'il s'est passé ("How did we end So far out", faisant écho au "What happened" de Shadow of the Sun). Les morceaux sont rock, bien plus que toute la production d'Ulver jusqu'ici, lorgnant parfois vers le post-rock ou le psychédélisme.


La seconde partie est constituée d'un long morceau, adaptation du poème "Stone Angels" de Keith Waldrop. Le texte, magnifique, est lu avec beaucoup de retenue par Daniel O'Sullivan, tandis que le groupe développe une musique intimiste et minimaliste en arrière-plan.


Au premier abord, cet album a beaucoup de défauts, et il a été une grande déception pour beaucoup de fans du groupe. Il est vrai que les morceaux de la première partie peuvent sonner plus adolescents et moins "matures" que le reste de la discographie d'UIver. Il est également vrai que l'orchestration du poème de Waldrop peut paraître un peu légère.


J'ai pendant longtemps vu cet album, pour toutes ces raisons, comme un "raté" dans la discographie d'Ulver, jusque là sans tache. Et puis, récemment, à l'écoute de leurs plus récents disques (la superbe Messe et le troublant Terretrials, avec Sunn O))), sans compter Childhood's End et ses reprises sixties), j'ai revu ma position.


Wars of the Roses, ou A Critical Geography - son titre de travail -, a sa place dans le monde d'Ulver. Il met du temps à se révéler, plus subtil qu'il n'y paraît au premier abord. Mais, pour peu qu'on le laisse faire, il peut nous emporter loin.

Jocelyn_Debart
7
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le 21 avr. 2015

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