Lors une récente interview parue dans Le Journal Du Dimanche, Björk révélait avoir composé les chansons de ce nouvel album en marchant dans la nature. D'où cette interrogation légitime : alors, Vespertine, bande-son façon Petit Chaperon Rouge ou Petit Poucet ? On sera plutôt tenté d'opter pour la seconde hypothèse tant ce quatrième album ne croise pas plus de mère-grand (il est toujours impossible de reconnaître à Björk la moindre ascendance), que de loup (difficile de faire plus prévisible). En revanche, notre Islandaise préférée n'hésite toujours pas à s'entourer de personnalités aussi fortes qu'intrigantes, comme autant de petits cailloux servant tant à rendre lisible son parcours musical qu'à attirer l'oreille sur ses petits protégés. Car contrairement à Homogenic, Björk n'a pas fait, cette fois, appel au seul Mark Bell, mais à une... belle brochette d'experts en electronica ludique ou intello, de Matmos à Herbert en passant par Martin Gretschmann (Console), Bogdan Raczynski (échappé de l'asile Rephlex) ou Thomas Knak. Et malgré ce plateau de choix, renforcé par un orchestre symphonique, une chorale inuit et une harpiste de premier plan (n'en jetez plus), Vespertine déçoit. D'une manière générale, s'entend, car la plupart des morceaux pris séparément sont de merveilleuses miniatures de raffinement électro-acoustique. On pense tout particulièrement à Hidden Place en ouverture, à l'entraînant It's Up To You, au spirituel Undo ou à l'extraordinaire Heirloom. Ce qui malheureusement n'enlève pas cette dérangeante lorsqu'il s'agit de Björk, bien sûr , impression de déjà entendu. Dire de Vespertine que c'est un album convenu serait bien évidemment un peu excessif, mais l'aura de la chanteuse ne doit pas ôter toute capacité de jugement à l'auditeur. Un auditeur qui pourra regretter la mise en avant systématique de la voix ou s'inquiéter de la singulière linéarité des compositions. Ce dont Björk heureusement semble consciente puisqu'elle déclarait dans cette même interview au JDD que ses collaborateurs lui suggéraient en rigolant de composer en galopant à cheval plutôt qu'en marchant. C'est rien de le dire. Et pourvu qu'elle croise un loup. (Magic)
Cela faisait maintenant plus de 3 ans que l'on attendait son nouvel album. Et pour notre plus grand bonheur, "Vespertine" envahit nos platines, comme pour nous soulager de l'angoisse d'une rentrée imminente. Mais s'il nous emmène en vacances, c'est plutôt du coté de l'hiver qu'il faudra chercher. En effet "Vespertine" respire la neige, avec comme éléments principaux les cordes (dont la harpe, assez présente), les chœurs, ainsi que des beats discrets et subtils. Car on est très loin des explosions extraverties d'"Homogenic" ; et si "Vespertine" est de glace dans ses sonorités, sa chaleur, elle, réside dans l'intimité qu'il procure. "Hidden Place" et "Cocoon", les deux premiers singles, ouvrent la marche, et des chansons plus belles les unes que les autres se succèdent, avant "Frosti", instrumental merveilleux aux allures d'interlude. Björk ne nous décevra pas jusqu'à un "Unison" qui clôture avec beauté un album ou il n'y a tout simplement rien a jeter. A chacun son "Vespertine"! qu'on se le dise! (indiepoprock)