Changement de cap

En 2007, le batteur David Silvera se taille du groupe à son tour, après Head en 2004. Mais tout comme lors du départ du guitariste, ça n'a pas empêché les membres restant de faire un album, comme pour dire : "On est toujours là !" Alors, que vaut ce 2eme album sans nom et après le départ d'un membre ?

En toute honnêteté, je le trouve super ! Bon ok, j'en conviens qu'il ne relève pas d'une énergie explosive comme sur les premiers albums, d'une grande originalité, ne marque pas non plus la discographie du groupe et le néo en général. Mais, en restant objectif, il est bon. De l'intro à "Kiss", c'est pêchu et direct, avec des morceaux faciles d'accès tels que "Evolution" et "Hold On". La suite se veut un peu plus lente et plus expérimental (Moins intéressante sur les premières écoutes), mais se révèle avec le temps et se retrouve dans la continuité de See You avec un aspect très synthétique, voir électro. Autre poutre de l'album : "Killing", morceau trop méconnu de leur discographie mais qui est un classique instantané au sein de cet opus. On entend enfin le slap de Feildy sur "Hushabye", parce que franchement il se fait discret là. Il était surement partie chercher du café pour Munky et Jon pendant qu'ils enregistraient !

En parlant de Jon, il chante toujours aussi bien, dans un registre beaucoup moins torturé qu'à ses débuts et apporte sa petite cornemuse sur le dernier titre. Ça ne vaut pas "Shoots And Ladders","My Gift To You" ou l'ouverture de Issues mais correspond bien à la démarche de l'album. Munky ne propose pas beaucoup de riffs, en fait l'album est vraiment basé sur les ambiances, pas sur la guitare.

On est à des années lumières du Korn 90's. Le groupe a évolué vers un style moins direct, beaucoup plus expérimental. Ils nous proposent ici un opus moins accessible mais qui comporte indéniablement la pâte Korn et avec une vraie démarche artistique. Le changement d'équipage a amené le groupe (enfin, ce qu'il en reste) a presque totalement se réinventer depuis 2 albums et navigue en eau trouble depuis quelques temps, que j'assimilerais à une crise d'identité. Mais à ce moment là, ils ne s'étaient pas encore perdus.