Ummagumma
6.6
Ummagumma

Album de Pink Floyd (1969)

Découverte aux multiples possibilités

En 1968, Pink Floyd sort son premier double album sous le nom étrange de Ummagumma, terme argotique désignant à la fois enlever ses bottes, faire l'amour et même le Rock'n'Roll en lui-même. Etant donné la longueur de l'album, je me pencherai sur son étude en deux parties, soit un dimanche pour chaque CD.
Mais avant de commencer, je me dois de parler de son contenu. Contrairement à The Wall où une histoire est racontée, comme on peut l'avoir dans Joe’s Garage : Acts I, II & III de Frank Zappa ou Tommy des Who. Non, ici nous avons le droit à une première partie live avec des morceaux déjà existent, mais dans de nouvelle version. Pendant que la deuxième partie est consacré à l'album en lui-même et qui n'est pas des moindres.


Maintenant, il est temps de parler du premier CD contenant le live. C'est donc le 27 avril 1969 (soit 6 mois avant la sortie de l'album) puis 2 mai 1969 que Roger Waters et ses amis enregistre leur premier live coupé en deux parties au Mothers Club à Birmingham, puis au College of Commerce à Manchester. Sont enregistré ainsi dans le premier concert Astronomy Domine de l'album The Piper at the Gates of Dawn et A Saucerful of Secrets de l'album du même nom. Puis dans le second seront enregistré Careful with That Axe, Eugene, Single de Syd Barrett et Set the Controls for the Heart of the Sun du deuxième album.


Si une chose est à noter sur ces reprises en concert, c'est leur durée et leur puissance décuplé au maximum.
On peut ainsi parler de Astronomy Domine, rajoutant un solo d'orgue et remplaçant Syd par Gilmour au chant. Le morceau est marquant, entrant dans la réelle idée du groupe, celle de l'hypnose et du psychédélisme.
S'ensuit l'excellent Careful with That Axe, Eugene, ici non seulement terrifiant mais puissante. Etant en dehors des premiers albums, je me dois de le décrire en trois parties. Au début, la basse et l'orgue sont plaintif et lancinant, puis l'on rentre dans une partie explosive ou chant et instrument font pleuvoir l'enfer sur terre avec puissance sonore. Enfin, le calme reprend et le morceau conclu en beauté ce qu'est le Rock Progressif.
La troisième piste reprend Set the Controls for the Heart of the Sun est semblable à l'original, si ce n'est une volonté de durée pour le live.
En effet, les trois premières reprises semblent plutôt identiques, avec certains changements qui personnellement, ne m'ont point touché. La puissance y est certes plus présente mais on se retrouve seulement en première partie à réécouter des morceaux déjà écouté. A vrai dire, les lives en album sont un problème pour moi. Car pourquoi enregistré ce que l'on peut déjà écouter. Les voir en concert (ce qui serait dure aujourd'hui) serait plus un plaisir. Voir l'artiste interpréter un son est plus plaisant, d'où l'idée d'enregistrer des concerts comme le délicieux Live at Pompeî.


Mais que dis-je là ? Les versions live n’apportent rien ? Non, au contraire, elles peuvent même améliorer voire subjuguer certains morceaux. Comme ce chère A Saucerful of Secrets, déjà présent dans l'album du même nom. Je vous avais alors parlé de sa représentation en live d'une puissance incroyable qui en fait à ce jour le premier morceau de Pink Floyd dans la chronologie à entrer dans mon Top 10 des morceaux de Pink Floyd.
On a tous des morceaux qui nous font revivre des choses, nous transporte et nous change après chaque écoute. La version live de ce morceau fait partie des épreuves musicales qui, une fois traversé, me change de fond en comble. Alors c'est parti pour écrire au son de cette guitare turbulente, cette batterie agressive et cet voix magistrale.
Le morceau ne change guère de la version originale au niveau de ses actes déjà observés dans la critique sur le second album, mais la violence y est. De plus, la troisième version enregistrée y montre en vidéo à quel point les membres du groupe détruisent leurs instruments.
Mais tout ce calme soudainement. L'orgue annonce un relevé, un salut pour la gloire. Un sabbat pour la psychédélie. Ou le délire même. Les membres sont rassemblés, lance la magistralité du morceau à son paroxysme. Après la longue et difficile traversé, le calme augmente au son épique de la victoire. Ecoute après écoute, je me sens transporté par la voix de David Gilmour qui, concluant le morceau de sa voix accompagnant l'instrumental, délivre toute peine, laisse le spectateur délirant dans son espoir mort, ravivé alors par la puissance. La puissance même d'un groupe mythique qui montre ici, à mon avis toute sa puissance, son énergie et que dis-je ? Il montre à quel point ce n'est pas un groupe surcoté mais belle et bien un groupe proche des dieux, comme peuvent l'être aussi Led Zeppelin et quelques rares personnages.
Ce morceau conclu à merveille une première partie fabuleuse et un premier enregistrement live de toute beauté, comme à peu près tous les autres de Pink Floyd.


Le problème avec les doubles albums, c'est le risque d'avoir une première partie tellement excellente qu'elle en recouvre la deuxième. C'est ce qui se passe ici. Quand l'on sait que la partie live est meilleur que l'album en lui même, ça fait mal. Le groupe navigue alors encore dans une période de recherche et ici, il s'en approche, mais pas totalement. Conçue avec 5 morceaux eux-même découpé en plusieurs actes, l'album offre une ouverture à chaque membre.


En premier lieu, le morceau Sysyphus (en référence au Roi de Crète dans la mythologie) écrit par Richard Wright nous offre un parfait trip en 4 partie. On commence avec du piano, des percussions et des cris de singes à tout va. Le son parfait sous LSD. Mais les trois premières parties restes d'un incohérence dérangeante et peu attrayante, surtout pour ceux qui cherche à découvrir le groupe. Ainsi, le groupe se cherche, mais arrive tout de même à se trouver de temps en temps. Sur la quatrième partie du premier morceau, on mélange orgue, guitare, basse et son d'une nature rafraîchissante. Et croyait moi ou non, ça détend. Et c'est là que mon coup de cœur se vaut, c'est dans le côté musique de fond de l'album (sans insulte). On découvre un calme parfait pour travailler ou lire, comme si la nature nous encerclé. Puis soudain, l'explosion ! Le déluge de la batterie, puis le calme de nouveau, toujours avec ce ton étrange chère à Roger et son chouchou Lovecraft. Tentative d’innovation avec des vagues musicales, Pink Floyd débute alors ces véritables morceaux en actes, comme si c'était de la musique classique. En effet, le rapprochement entre un orchestre et le groupe se fait ressentir. Car ce qui impressionne dans cet album, malgré le manque d'idée réel, c'est que le groupe se décide enfin à faire véritable album de rock progressif avec 100% des morceaux ayant une durée supérieur à 7min (sauf un).


Puis on enchaîne avec un titre de Roger Waters, suivant la thématique de la nature qu'avait débuté son collègue sur le morceau précédent. Bruit d'abeille accompagne la guitare dans une ballade intitulé Grantchester Meadows. Sans renouveau, on s'imagine tout de même dans la prairie, au bord d'un lac où traîne des oies, avec une guitare acoustique et le ciel bleu comme partition. Là seulement, le principe du deuxième disque s'ouvre à moi. 12min pour chaque membre du groupe, d'où le fait que Roger dû composer un second morceau après l'écrasement de son abeille dans le premier titre. On enchaîne donc avec * Several Species of Small Furry Animals Gathered Together in a Cave and Grooving with a Pict*, titre réellement long pour le morceau le plus court de l'album. On se retrouve avec un morceau uniquement vocal avec des sons semblables à des rongeurs étant en réalité la voix de Roger Waters passé à différente vitesse, prononçant "That was pretty avant-garde, wasn't it?" ou encore "Bring back my guitar". On conte ici l'histoire des Pictes, ancien peuple d'écosse, d'où l'accent écossais de ce chère Roger. Mais quel morceau dure d'atteinte, même pour un fan. Un morceau à étudié plus qu'à écouté.


On continu par la suite avec un morceau plus psychédélique avec The Narrow Way de David Gilmour, raconté en trois partie. Peu d'information quand à cette dernière si ce n'est la première grande liberté qui prouve le talent de son créateur. Le guitariste talentueux qui dort en Gilmour commence à s'ouvrir au grand publique grâce à des riffs comme celui dans la second partie du morceau. Mais la drogue est réellement au rendez-vous. C'est pour cela que j'apprécie Pink Floyd. Pas besoin de seringue pour planer. Et la troisième partie du morceau le prouve. C'eesste pooore ceual qiej piaer toué loi,ng........
La voix de David reste ici toujours autant envoûtante que dans A saucerful of secrets et ça détend... Réellement. Cet album est aussi la réel découverte du talent de Gilmour. On plane réellement et quel plaisir. Un repos, un régal sur ce morceau accompagné d'un solo des plus plaisant. Le groupe se découvre. Alors prenez le temps d'écouter ce petit chef d'oeuvre que j'avais oublié (d'où le principe de mes réécoute).


La fin approche et c'est au tour de Nick Mason de revenir sur un instrumental du nom de The Grand Vizier's Garden Party. La partie Entrance, d'une durée courte de 1min, introduit le duel de percussion avec un solo de flute interprété par Lindy Mason, femme de ce dernier. Puis la partie Entertainment met en scène un morceau influencé par le grand percussionniste japonais Stomu Yamashta. On ressent ici l'action de Mason naviguant entre chaque percussion. Et ce calme doux provoqué par l'orgue. Puis des bruits saturés, le morceau repart, me donnant l'impression que le disque est rayé (mais non, tout va bien). Un morceau une fois de plus difficile d'accès qui est proche d'être oubliable. Surtout sur sa partie saccadé. Exit clôture l'album avec ce doux son de flûte reposant enfin le spectateur.


Au final, un coup de cœur des plus mérité mais une note plutôt basse par rapport à la suite, car le groupe se cherche encore (oui, il en faut du temps). Mais petit à petit, chacun trouve son talent. Nick est le batteur fou, Wright est le claviste doux, Gilmour est le guitariste talentueux et Waters est le véritable chef. Mais après un album d'un variété sans égale, le chef commencera à vouloir donné un ton plus ordonné, ce qui déplaira à certains.

noireau299
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le 4 mars 2018

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