Tommy
7.4
Tommy

Album de The Who (1969)

Fiddle, fiddle, fiddle, fiddle, fiddle, fiddle, fiddle, fiddle, fiddle TA GUEULE TOMMY

Je ne fais presque plus de critiques d'albums sur SensCritique. Je m'en suis rendu compte il y a peu de temps mais il est très rare en ce moment que je m'attarde sur un album pour que j'y consacre une heure d'écriture. Mais c'est surtout parce que généralement, je n'ai pas grand chose à dire.


Quand je relis certaines de mes critiques d'albums et que je me rend compte qu'à par dire que j'ai trouvé ça sympa sans argumentation, je me hais profondément. Car j'ai le sentiment de faire des critiques à la va-vite pour augmenter le nombre.


Du coup, je me trouve un peu le cul entre deux chaises, parce qu'il m'arrive même de ne pas avoir d'avis sur un album, et à moins que ça soit un Pink Floyd ou un Bowie, c'est vraiment rare que je réécoute un album.


Sauf un : et cet album qui sort un peu du lot, c'est Tommy.


Je suis complètement étranger à la musique des Who, je n'y connais rien. Aller, peut-être un ou deux riffs que si j'entendais, je me dirai « ah oui, tiens, ça me parle », mais sinon nada ! En fait, la seule raison pour laquelle j'ai loué Tommy, c'est l'inscription « concept album » que je pouvais voir sur SensCritique. Parce que bon, étant donné que j'aime plutôt bien les concept albums (oui), et que celui-ci apparemment était vraiment spécial, pourquoi pas.


Et là, le choc. En écoutant l'album (parce que j'étais quand même un peu paumé), je suis vite fait allé voir sur internet une explication de l'histoire et je me suis rendu compte d'une chose :


Roger Waters n'a rien inventé avec The Wall. Ou dû moins, l'histoire. Car si vous êtes un peu puriste et fou de comparaison sur les bords (ce qui est une très mauvaise façon de faire une critique mais passons), je me suis rendu compte que l'histoire de Tommy était bourrée de points communs avec The Wall (père qui part à la guerre, jeunesse de merde, traumatisme, communauté qui le suit mais qui le détruit psychologiquement, bref). Mais comme l'a dit si bien un de mes éclaireurs, Roger Waters aura quand même eu l'audace et l'ambition d'offrir un spectacle aussi grandiose et complexe que The Wall (faudrait vraiment que j'arrête de parler de Pink Floyd à chacune de mes critiques).


Bon, revenons-en donc à Tommy, indépendamment de The Wall (qui rappelons-le, est apparu dix ans après). C'est un album très inégal !


C'est curieux, parce que c'est un album qui est capable du meilleur, comme il est tout simplement capable du pire. Je ne vous le cache pas, il y a des moments dans Tommy où je m'emmerde ferme !


Je préviens, je suis encore peu calé sur l'histoire, j'ai lu quelque textes (très bien écrits ceci dit), mais c'est surtout la forme qui va m'intéresser. L'album utilise principalement une guitare acoustique, très peu d’électrique et je dois bien avouer que ce fût très agréable. Les claviers sont doux, la batterie puissante sans pour autant détruire cette ambiance calme et posée me plaît. Les arrangements sont très beaux, les chants et le chœurs sont d'une beauté. Bref, les musiciens sont brillants (en même temps, fallait pas s'étonner vu la renommée d'un tel groupe).


Mais où est-ce que ça cabotine alors ? Dans les compositions ! Voilà où ça merde, voilà ce qui m'empêche de mettre la note maximale à Tommy. Le soucis que j'ai avec Tommy, c'est que cet album est excessivement long. Je n'ai rien contre les albums longs du moment qu'ils arrivent à me tenir en haleine tout du long. Et malheureusement, ce n'est pas le cas de Tommy.


Le voilà le seul soucis de Tommy et qui vient détruire toute l'ampleur que cet album aurait pu avoir sur moi. J'aurai facilement pu couper trente minutes à l'album. Notamment ce long morceau instrumental de dix minutes qu'est Underture qui répète le même riff de guitare indéfiniment entrecoupé par des petites parties rythmiques de deux accords. Et bordel, vous les sentez passer ces dix minutes. On pourrait prendre ça pour de la virtuosité, mais en ce qui me concerne, à chaque fois que j'ai écouté cet album, j'étais pris d'un ennuie profond à l'écoute de ce morceau.


De même pour Fiddle About qui fait répéter un chœur un seul mot, « fiddle » pendant trente secondes. Vous allez donc entendre ce mot pendant trente secondes une bonne quinzaine de fois. Heu... non. Sil-vous plaît, pas ça.


Et je me suis retenu à chaque fois de ne pas sauter ces morceaux car croyez-moi, ils m'ont violemment cassés les c*******.


Beaucoup de personnes ont également reprochés les tout petits petits petits morceaux de moins d'une minute tel que It's a Boy, There's a Doctor ou encore Miracle Cure, et ça ne me dérange pas du tout. Certes on n'a pas le temps de les savourer et du coup, ils ne nous marquent pas, mais je préfère mille fois ça à une rythmique qui se répète pendant dix minutes.


C'est d'autant plus étonnant lorsque certains morceaux sont capables de nous offrir de véritables moments de génie tel que cette magnifique ouverture, le riff endiablé de Pinball Wizard (à mon sens le meilleur morceau de l'album), le dansant Sally Simpson ou ce merveilleux final planant qu'est We're not ganna take it opposant un chant mélodieux voir religieux face un chœur brut et ferme sans être forcément brusque et violent avec l'auditeur. D'autres vers reviennent comme le « Tommy Can you Hear Me ? » ou encore « See Me, feel me, touch me ». Donc oui, cet album est plein de moments merveilleux, magnifiques.


Donc du coup, je suis pris entre deux étaux. D'un côté, j'ai d'énormes reproches à faire à Tommy. Des fois, j'ai eu l'impression que les Who se foutaient de ma gueule à allonger excessivement leurs morceaux en se répétant, et des fois, j'ai eu l'impression d'être au septième ciel, de vivre quelque chose d'unique. Du coup, ma note ne veut pas dire grand chose, car une part de mon être veut donner un dix à cet album, et une part plus pessimiste de mon être serait capable de descendre assez bas la note. Reste cette magnifique pochette (oh bordel, ce qu'elle est belle).


Bref, Tommy, comme vous l'aurez compris, est un album, très inégal, mais j'en retiens surtout du bon.

Créée

le 25 mai 2018

Critique lue 336 fois

2 j'aime

James-Betaman

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