Ce n'est pas un album, c'est une religion.
Je sais que déjà beaucoup d'entre vous ont loué les nombreuses qualités de ce disque.
Je vais la faire courte : dans l'échelle (très longue échelle) de la musique pop depuis les années 50, ce disque est tout en haut. Seul le Abbey Road ou le Sgt Pepper's Lonely Hearts Club Band des Beatles peut le titiller, si vous êtes vraiment expert en la matière vous pouvez presque dire que Pet sounds des Beach Boys l'effleure du bout des doigts, et si vous êtes très gentil vous pouvez aussi dire que Let's Dance de David Bowie pourrait le toucher, mais décidément non, personne ne peut rivaliser avec ce disque. Oui, désolé.
Si vous voulez être un vrai amateur de musique, vous êtes OBLIGE d'avoir entendu au moins une fois dans votre vie ce disque. Là encore je suis désolé. Et ne comparez pas MJ à Prince, cela ne sert à rien. je suis désolé.
En 1979, Off the Wall, semi- succès pour Michael Jackson, déjà une star depuis 10 ans dans tout l'Occident. Mais là encore Michael est déçu. Il veut faire plus, toujours plus, il veut l'album parfait, devenir la plus grande star mondiale, devenir plus populaire que Jésus, plus populaire que les Beatles.
Il va faire alors les choses en grand : il s'éloigné des Jackson 5 et de son père en prenant John Branca comme manager, commence faire de la chirurgie esthétique, reprend son équipe avec le producteur de génie Quincy Jones, fait appel à des guest- stars comme Paul mcCartney, Eddie Van Halen, James Ingram, ou Rod Temperton, et va expérimenter sur chaque chanson un mélange de plusieurs genres comme le disco, le funk, la soul, ou le r'n'b, et la pop. Bruce Swedien, comme toute l'équipe, est au sommet de son art : chaque morceau est devenu un tube qui a marqué la culture pop et la musique populaire pour des décennies à venir.
L'album, sorti fin 1982, devient en 1984 l'album le plus vendue de tous les temps, et gagne 8 grammy awards, et est toujours considéré comme un des plus grands albums de tous les temps.
Le sommet de la pop (et de l'album) est atteint avec Thriller, un morceau incroyable qui fait en tous points une oeuvre légendaire, par ses effets, son ambiance, les couplets de Michael, ou encore le fameux monologue de Vincent Price et son rire tout simplement mythique (il aurait touché 1 million de dollars pour cela !).
Bref, cet album est un chef d'oeuvre absolu de l'histoire de la musique, jamais aucun album n'aura eu une telle aura auprès des jeunes, une telle ribambelle de records, une telle influence sur la musique pop pour tous les albums à succès qui suivront, et permettra aussi une certaine réconciliation entre la musique des blancs et des noirs aux US. Succès mondial, international, interplanétaire, bref, MJ et Quincy Jones sont au sommet.
Le problème, comme tout chef d'oeuvre de ce genre, c'est impossible de faire mieux. MJ, qui est devenu en l'espace de un seul album, la plus grande star musicale de tous les temps, a réussi son pari fou. Il est devenu plus grand, plus puissant que Jésus, que les Beatles.
Sa carrière de l'après- Thriller n'en sera plus que décevante : une longue descente aux enfers (lentement mais surement) pour la plus grande star de son temps (il valait au moins 2 milliards !) marquée par de bons albums (Bad, Dangerous) mais l'on regardera toujours en arrière, en comparaison avec le majestueux Thriller. Avec le recul, c'est cet album qui va le consacrer puis le tuer, car il n'arrivera jamais à faire mieux, à reprendre le dessus sur son Thriller. A la fin de sa vie, il saura que son album l'a échappé depuis longtemps, depuis le 30 novembre 1982 où il l'a montré au monde entier et que le public mondial l'a accaparé.
Thriller a poursuivi sa carrière au firmament, MJ a fini ruiné et amaigri par sa course pour le meilleur album de tous les temps, pour être meilleur que Thriller. En soi une véritable tragédie grecque.
Un peu comme Nas avec Illmatic, qui n'arrivera jamais à égaler son album de 1994. Thriller est inégalable, et si on l'égale un jour, eh ben c'est que je serais mort.
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